Saturday, March 24, 2007

Orange... mécanique ?


Aujourd'hui il m'est arrivé un truc de malade। Un truc à mi-chemin entre X-Files et la Quatrième Dimension. Un truc... !
Au magasin de Kim, un bon ami à moi qui tient une bijouterie.
Comme beaucoup d'asiatiques, Kim a un petit "autel" chez lui, sur son lieu de travail... Là, son "autel" consiste en une illustration du Bouddha ou d'un Boddhisatva avec des fidèles à ses pieds qui l'écoutent et à côté de cette illustration sous cadre, de l'encens un petit verre d'eau... et devant, une assiette avec trois oranges ma foi plutôt appétissantes :)
Cet "autel" trône sur le coffre même.
Je regardais son illustration, innocemment comme souvent, me demandant si c'était bien Bouddha ou quelqu'un d'autre.
Vilain défaut que la curiosité (et la gourmandise... n'en parlons pas !) : je me retrouve à m'approcher, puis à coller mon nez contre une des oranges. Oui, je sais, c'est assez animal comme façon d'agir.
Et vlan ! Je prends un coup de jus !
Comme un toutou déboussolé, je recule... puis entêté, je ravance le nez et pof ! Deuxième coup de jus ! Et pas du jus d'orange, non ! Du vrai courant éléctrique et tout !
Je nage en pleine parano et en plein mystère...
Plusieurs explications s'offrent à moi et je n'écarte aucune piste :

1/ C'est un complot de Kim et de sa mère
2/ C'est une punition de Bouddha pour sacrilège
3/ C'est un dispositif secret du coffre
4/ Cela a une explication rationnelle, malgré des apparences de phénomènes surnaturels

Je m'explique :

1/ Kim s'est foutu de moi et à nier toute implication dans cette attaque soudaine et sournoise contre ma personne ET, plus grave encore, sa mère m'a proposé tout à fait gentiment de manger l'orange souillée par mon groin ! Est-elle dans le coup ?

2/ Bouddha a travers ses yeux de papier et sa transcendance omniprésente, ou depuis son nirvana, ou où qu'il puisse être m'a puni, moi, Jacques Fuentealba, pour avoir fourré mon nez dans ses oignons euh... oranges. Comme Zeus en son temps... Zap ! il m'a foudroyé.

3/ J'ai tout naturellement pensé à une orange mécanique reliée au coffre et envoyant des décharges à toute personne non autorisée s'approchant de trop près. C'est ce qui me semble le plus logique.

4/ Ma tendre et douce suggère simplement avec son esprit cartésien qui fout en l'air mes rêveries débiles qu'il s'agit d'un phénomène physique normal. Froid/chaud, électricité statique...
Mouaif... Je suis pas convaincu !

Mon taux d'iconoclastie étant dangereusement élevé (dans certains pays, je vivrais même pas le temps de dire :"Bandes de..."), je penche pour la théorie n°2.
Et vous ?
Qu'en pensez-vous ? Avez-vous vécu éxpérience extraordinaire similaire ?
Voyez-vous d'autres pistes possibles que j'aurais oubliées ?

Friday, March 16, 2007

Sodome, Gomorrhe et plus encore...


Quand les deux anges arrivèrent à Sodome sur le soir, Lot était assis à la porte de la ville. (Genèse 19.1)

Azariel sentait la nervosité de son jeune compagnon. Uriel était né de l’éther il n’y avait qu’une centaine d’années, et malgré une formation impeccable, Azariel pouvait comprendre sa tension devant la première véritable mission qu’on lui confiait. Les mots de Yahvé seraient ce soir de feu et de mort.

— Relève-toi, Juste, dit Azariel à l’attention de Lot qui, en apercevant leur magnificence éblouissante, s’était jeté à terre.

Lot s’empressa de les inviter dans sa demeure. Cantonnée sur une petite colline, elle donnait une vision complète de la Ville du Péché.

Uriel regardait les environs en se lissant pensivement les plumes, méfiant et émerveillé à la fois. L’intérieur de la modeste habitation de Lot fut aussi source d’étonnement pour le novice. L’espace pouvait donc se limiter ainsi ? Les palais célestes s’ouvraient sur l’infini. Comment une famille comptant quatre membres, Lot sa femme et leurs deux filles, pouvaient vivre avec le bétail, dans un lieu aussi confiné ?

Azariel, comme à son habitude, restait totalement impassible. Seules les heures qu’il passait en extase, à prier au Sanctuaire, le tirait de cet état de détachement absolu commun à tous les autres Anges qu’Uriel avait pu croiser.

Il fallait peu de temps à l’Ennemi et à ses serviteurs pour se manifester, dès lors que se présentaient sur leurs domaines les Forces de la Lumière. Déjà s’entendait au dehors une légère rumeur qui allait en augmentant rapidement.

Premiers cris, premiers jets de pierre contre la maison de Lot.

Lot se leva de la table où il avait convié ses invités. Dans ses yeux brûlaient l’éclat inflexible des Justes. Il était prêt à mourir pour que triomphe sa Foi.

Mais avant qu’il se soit totalement redressé, Azariel était déjà à la porte.

— Reste donc à l’abri, Juste, que ta maisonnée se prépare à partir sur le champ. Uriel, guide-les pendant que je les contiens puis reviens m’assister.

Uriel défonça un pan de mur à l’arrière de la maison pour offrir à Lot et aux siens une échappatoire, puis, une fois dehors, il déploya ses ailes pour protéger le groupe.

Ils se mirent en route vers la montagne, et ceux qui osaient se dresser sur leurs chemins s’écroulaient, aveuglés, le crâne brûlant, explosant, terrassés par la magnificence de Uriel.

Derrière eux s’élevaient les premières colonnes de fumée de la ville condamnée et les clameurs de la bataille montaient jusqu’à leurs oreilles.

La femme de Lot, imbue de son statut de Juste, osa se retourner pour regarder l’œuvre de Destruction de l’envoyé de Yahvé, Azariel. Mais nul humain, même le plus pur, ne pouvait contempler l’inénarrable, ni épier de Dieu les mystères de sa Création et de sa Destruction.

Les Portes du Royaume s’ouvrirent en son cœur et déchirèrent son esprit, la vision qui emplissait son être était bien plus qu’elle ne pouvait supporter. Lorsque ces feux d’artifice surréel se retirèrent de son crâne avec un sourd grondement, comme une mer furieuse se retirant à marée basse, un manque terrible envahit son être entier. De grosse larmes d’amertume et de nostalgie roulèrent sur son visage tourmenté, cent mille Eden contemplés durant une seconde, venaient de lui être repris. Elle était sur un chemin poussiéreux et à pic, dans un lieu grossier, au milieu de nulle part. Uriel n’était qu’un humain de plus désormais, et son compagnon, qui massacraient à tour de bras les pêcheurs au creux de la vallée, ressemblait plus à un monstre qu’autre chose.

Les larmes roulèrent de plus belle sur les joues de la femme de Lot et les attentions de son mari n’y pouvaient rien changer. Quand l’eau de ses yeux se fût tarie, le sel continua à s’en échapper en petits cristaux tranchants qui couvraient ses traits de plaies. Puis ses pores même exsudèrent du sel et sa peau, ses muscles, ses os furent changés en cette matière. En s’écroulant au sol sous son propre poids, la statue explosa en une pluie d’éclats.

Sans même accorder un regard à ce spectacle, Uriel dit à Lot :

— Continuez seuls, car nul ne viendra vers vous avec de mauvaises intentions désormais.

Et avec une certaine exaltation, alors que Lot et ses filles, accablés de tristesse, s’éloignaient, il déploya ses ailes et fondit vers Sodome pour répandre le sang des suppôts de l’Autre et jeter à bas les murs de la cité.

Après la chute de Sodome et de Gomorrhe, Uriel parcourut encore la Création pour de nombreuses missions. Il embrasa Babylone et fit chuter sa tour en Enfer, il traqua Judas, qui avait cru pouvoir trahir le fils de Dieu en toute impunité, et il lui fit rendre gorge en faisant voler en éclats son âme comme un miroir de malheur. Partout où la présomption aveuglait le cœur des hommes et les détournait du Seigneur, partout où l’homme se prenait pour son propre dieu, il frappait, parfois subtilement et indirectement en manipulant les institutions humaines et les milices ou les révolutionnaires, mais le plus souvent avec une sauvagerie inégalée...

Tout était confus dans son crâne. Les souvenirs s’échappaient comme du sable entre ses doigts, seul un château éphémère résistait encore, menacé par la mer de l’oubli. Il avait eu un corps magnifique, fait entièrement de lumière, et son âme pouvait contenir tout le firmament... Il était la vengeance, il était le feu du ciel... ou quoi ? Seul une petite étincelle brillait encore au fond de lui, un reflet brisé d’un royaume lointain. Les autres l’avaient abandonné, lui retirant même le souvenir de leurs visages, de leurs noms, disant que telles n’étaient plus les voies de... de qui, d’ailleurs ? Mais lui savait, il entendait la voix, les mots qui le guidaient sur le bon chemin, qui comme au bon vieux temps lui indiquaient qui devait mourir et comment.

Son corps était faible et limité, car les autres (l’Autre ?), dans leur orgueil immense, avaient décrété qu’il s’était fourvoyé et lui avaient arraché ses ailes et ses pouvoirs. Son esprit était en proie aux ténèbres et à l’oubli, mais il avançait toujours sur la voie qu’on lui avait tracé, qui était sa seule raison de vivre, acharné à faire le plus possible avec le peu de moyens dont il disposait.

Il regarda une dernière fois derrière lui, vers la ruelle brumeuse où il venait d’accomplir sa mission. D’où il se trouvait, il distinguait sans difficulté le sang de la prostituée éventrée se répandre dans le caniveau, en une fuite précipitée.

Un scalpel ne pouvait pas faire chuter une ville de pécheurs, mais même ainsi...

Il prouverait à tous que sa vision, plus que millénaire, était la seule juste, aucun ne pourrait détourner les yeux de son œuvre.

Tous sauraient. Tous.

Peu à peu dans son esprit que la grâce finissait de quitter, le nom d’Uriel s’effaçait et un autre, fait de fanatisme et de plaisir sadique, commençait à se former : Jack.


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Pour la petite histoire, cette nouvelle devait paraître dans un fanzine dont malgré quelques coups-de-coude mailiques de temps à autre, je n'ai plus eu de... nouvelles... lol. Semblerait que le fanzine, dotée de la même vie fragile et délicate de papillon que nombre de ses congénères, soit en torpeur...
Je me permets donc de la mettre en ligne.
Dans la genèse de mes textes, en y repensant, je crois que c'est une des sources de ce qui allait devenir plus tard mon roman Retour à Salem. Un des textes précurseurs parce qu'il s'interroge sur les mandats divins et ce qu'ils peuvent avoir de monstrueux pour l'entendement humain. Ce que l'on pense être juste ou bon est peut-être complètement différent, à dix mille lieues de notre compréhension, de notre éthique, car issue d'une réalité qui nous dépasse complètement.
LA LECTURE ? UNE ACTIVITE TRES DANGEREUSE !


Voilà
juste un rapide billet pour attirer votre attention sur les dangers de la lecture.
On ne rappelera jamais assez les dangers de l'écriture, surtout lorsqu'elle est engagée ou simplement polémique. Parfois aussi, lorsqu'elle est mauvaise (attention dans ce cas aux tartes à la crème)... J'en veux pour preuve Salman Rushdie et toute une pléthore de mecs armés de ridicules - et incisives - plumes contre les sabres aiguisés des obscurantistes de tout poil. Donc l'écriture, ok, c'est dangereux !
Mais on ne parle pas des dangers de la lecture, qui sont pourtant réels !
Forcément, si les mots qu'on écrit sont des armes, ils peuvent blesser ceux qui les lisent non ?
Deux exemples pour vous convaincre...
Avant hier, j'ai failli me fracasser le crâne en revenant de ma pause du midi et en descendant un escalier qui donnait d'un parc l'autre... A Charenton on a deux parcs qui se superposent : un à côté de l'école d'archi avec un terrain de basket et tout et tout, entretenu et tout ça et un deuxième plus bas qui sert de dépotoir à crottes de chiens pour les pov qui vivent en bordure du périph et d'autoroute avec pas de verdure : beau tableau de la France d'en haut et de la France d'en bas.
Je descends donc l'escalier qui donne d'un parc l'autre... et manque de répandre ma cervelle et un puzzle d'os craniens sur le sol parce qu'en lisant je voyais plus mes yeux et manquais de trébucher.
Le bouquin de space opéra espagnol que je tenais dans mes mimines ébahies (oui c'est une licence poétique : sur mon blog des mains peuvent être bouche bée... Si on leur fait des baises-mains), ce bouquin donc était le seul responsable à mon faux pas presque fatal !
Ouille !
Vous voyez combien la lecture est dangereuse ?
L'hiver 2005 (... ou 2004 ?) je descendai l'avenue de la Liberté, qui donne sur le Quai des Carrières, toujours à Charenton... Un autre bouquin, dont je ne me rappelle plus le titre ni le sujet... ça devait sûrement être un truc passionnant genre Matheson ou Dick, pour que je m'y agrippe comme ça.
Les gros gags de l'hiver, c'est insensé ! Vous voyez, nez rouge, qui coule, froid qui fait tremblotter, vent glacial ciel couvert.... et... et... plaques de verglas bien sûr !!
Je devais être en retard (je suis souvent en retard... :s :s), je marchai pressé et en lisant et mon pied fait... Ziiiiiiiiip sur une belle plaque qui traînait par là... (Que faisait-elle là ? Voir le billet sur l'araignée-parapluie et les Sépulcreux lol)
Une voiture déboulait à ce moment, j'ai replié bien vite mes jambes qui dépassaient sur la chaussée.
J'ai alors eu droit à un speech d'une dame entre deux âges qui passait par là et m'a confirmé :
"Vous savez c'est dangereux de lire..." et a saupoudré ça de "Vous avez lu dans les journaux, un fou qui jette les gens sur les rails du métro"... Glups !
Du coup je suis arrivé plus en retard encore.
Voilà,
la lecture c'est dangereux. J'espère que je vous ai convaincu d'arrêter de lire.
D'ailleurs, vous pouvez éteindre votre ordinateur, si ce n'est déjà fait...

Friday, March 09, 2007

Metro, boucan, crado

Allez. Pour parfaire mon image de mysanthrope, je vais me faire un plaisir d'enfoncer le clou dans une porte ouverte.
Bénis soit les non-usagers du métro... ça doit bien faire 12 ou 13 ans que je suis un utilisateur très réguliers de ce mode de transport, mais loin d'être un fan !
Est-ce que c'est moi et ma parano vicieuse, ou est-ce que ce n'est pas de plus en plus crade et de plus en plus bruyant ?
On m'avait envoyé l'année dernière un "rapport" par mail sur l'hygiène désastreuse du métro : on avait retiré 4 sièges et on avait analysé ce qu'on pouvait y trouver : vomi, urine de rat, de chiens, traces de sperme... En fait, prendre le métro revenait à se laver les mains dans les toilettes après avoir tiré la chasse.
La vérité dans tout ça... ? Je sais pas, c'était le genre de messages qui se baladent sur le net et qui peuvent être sérieux ou bien du GN'IQ... du gniq... du Grand N'Importe Quoi, comme en vrac : "Messenger va devenir payant", "en mélangeant du dentifrice fluoré, du charbon et un reste de sandwich t'obtiens une bombe" ou "Ségolène Royal est socialiste".
Reste que de visu, le métro c'est flippant : mon travail consistait un temps, entre autres, à mesurer l'apparente propreté de restaurants ou autres magasins. En fait, on se rend compte que regard superficiel et regard minutieux peuvent tout changer.
Les gens ne voient plus rien ou quoi ? Ou peut-être simplement qu'ils s'habituent... On s'habitue à tout paraît-il. Vous croyez possible de compter le nombre de vieux chewing-gums collés sur un quai de métro ? Vous avez zieuter de près un siège de métro et essayez de déterminer sa couleur ?
Incivilité ? Ouais sûrement... Mais pas que. Sûrement qu'il y a trop de monde qui prend le métro et que c'est ingérable. Les gens sont crades aussi faut dire et prennent les lieux de vie pour des poubelles.
Autre point vraiment désagréable, pour moi, grand lecteur, limite insupportable à vivre même ! Pourquoi les gens se sentent-ils obligés d'ouvrir grand leur gueule comme ça dans le métro ? On est en société oui ou merde ? Vraiment, ça me débècqute ça !
Je reprendrais la chanson des Berthelouze et je vous demanderai de la reprendre en choeur avec moi : "Tu devrais apprendre à fermer ta gueule !"
Déjà que deux mémés racontent à côté de moi les tracas de leurs ménopauses respectives sur le mode nostalgie quand tu nous tiens : "Oh ! Tu te rappelles, dans les années 80..." c'est dur, mais elles sont autant chez elle que chez moi dans ce fuckin' métro. Mais qu'un gogol se mettent à moitié à hurler dans son portable : "Ouaaaais ! Ch'uis dans le mééétro !!" ou pire me fasse subir son rap ou tout autre soupe commerciale musicale, ça me fait vomir !
Vive l'air du tout-numérique, on peut télécharger ce qu'on veut - musique, film, jeu - et infliger ça à son voisin forfuit de siège.
Et moi dans tout ça, si je veux juste pouvoir me concentrer sur mon bouquin tranquille, sentir les embruns (hem...) sur un navire imaginaire s'embarquant pour le grand océan ?
En fait j'en suis sûr, ça fait partie d'une conspiration du bruit, pour rendre les personnes qui la subissent inattentives et abruties.

Télé partout, radios dans les centres commerciaux, dans la plupart des magasins, sur les places de marché... A méditer non ?

Ouaip... Décidément, j'aime pas les Gens avec un G, cette masse informe et anonyme, même si j'apprécie les individus.... Désolé !

Thursday, March 08, 2007

"C'est vrai que vous les mangez, vous, les chiens"

La vioque qui avait lâché ça, tenait de la bourge parisienne qui a mal tourné, la quarantaine bien entamée et mauvaise, bajoue flappie et oeil torve compris. Elle traînait dans son sillage purulent son supposé conjoint, dont le silence veule trahissait à n'en pas douter sa condition de mari battu, et le sujet qui nous intéresse tous, j'en suis sûr, son cabot.
C'était, je ne me rappelle plus, un truc rampant, petit et moche. Baveux, je sais pas, aboyeur je sais pas non plus, parce que j'ai pas eu le loisir d'en voir tellement plus.
On revenait de Paristore et Tang Frères (quand on y va, on passe toujours au deux systèmatiquement, ne serait-ce que pour voir la tête du gars à l'entrée de Tang Frères, vert, lorsqu'on se pointe avec nos sacs de la concurrence)... On revenait de ces deux magasins donc, chargés comme des mules et à la recherche d'un coin sympatoche ou se poser pour se défourmiller et boire quelque chose.
Charmant petit traiteur chinois qui nous attendait, sur le même trottoir. Avec des employés tout ce qu'il y a d'aimables et de serviables (tiens, je me croirais au travail là, en parlant comme ça...). On se pose donc, les sacs par terre à côté de la table... enfin, il y en avait une sizaine, donc, tout autour de la table, et peu de minutes s'écoulent avant que la vioque fanée, son mari battu et leur chien moche se pointent.
Ma douce et ma pomme nous regardions les sacs et le chien, alternativement, avec appréhension. Je me voyais déjà filer un coup de pompe au sale cabot, s'il s'approchait trop (je défends mon bifteck, oblige !)
L'intervention immédiate du patron fut alors vraiment vécu comme un soulagement, un don du ciel (bon, ok, j'exagère un peu).
"Non Madame, on peut pas accepter le chien dans le magasin."
La vieille peau minaude, sort une abomination :
"Mais c'est mon bébé !"
Hum !
Je coule un regard vers le bébé déjà présent en salle avec son papa et sa maman, regarde le sac à puces et autres vermines vautré sur le sol. La comparaison n'est pas heureuse. L'est trop poilu, c'mioche !
Je me pince les lèvres pour éviter de répondre à l'abomination par une énormité peu diplomatique dans cet ordre d'idée "trop poilu !!" Ma tendre et douce, en face de moi, a sûrement dû penser la même chose.
Le chinois, en maître des lieux, boute avec toute la délicatesse, le tact et la fermeté propre aux asiatiques, les colons et leur fauve.
Perfide, la vioque lance donc sa deuxième abomination, celle qui lui vaut un titre là en haut de ce billet.
Je sais pas si elle a ajouté un truc du genre "Allez, vient Choupette !!" Mais c'est fort possible !
On échange quelques mots en rigolant avec les chinois propriétaires du traiteur (père, mère, fille) et la mère de dire qu'ils n'ont pas le droit de faire entrer des animaux dans l'établissement. On peut aisément le comprendre non ?
Fin de l'épisode.
Je vais pas vous faire une thèse sur le racisme français et/ou parisien (d'aucuns disent que les provinciaux et paysans sont plus racistes que les gens de la capitale, remarquez...). Je laisse ça à ma tendre et douce Celeezer qui souhaite parler de ce même épisode dans son blog pour illustrer ce thème.
Non, moi je veux... hem... recentrer le débat. Sur le point principal, après tout. Le chien.

"C'est vrai que vous les mangez, vous, les chiens."

C'est pas faux... comme dirait Gauvain dans Kaamelott.
Mais je répondrais à la vioque, et à toutes les vioques de la Terre qui parent leurs jours décrépits de bêtes à poil : "Et alors ?"
Et alors ? ça fait quoi, diantre de bon Dieu !
En quoi est-ce anormal ou immoral ou obscène ou ce que vous voulez comme qualificatif négatif de manger du chien ?
L'européocentrisme est en train de nous bouffer la tête (normal on est en Europe).
Bon, paraît que la viande de chien c'est un peu trop gras, mais sinon...
C'est quoi ce délire de penser que les chiens et les chats sont des animaux dits "sensibles", dixit le cours de droit de ma tendre et douce et qu'ils ont donc, comme animal domestique, un statut particulier par rapport au poulet ou au boeuf ?
On s'émeut des conditions dans lesquels les chiens sont élevés pour être bouffés dans certains chenils en Chine. Et c'est vrai que c'est dégueulasse et qu'il faudrait pas faire souffrir des animaux, même si c'est pour les bouffer après. Mais et les poulets déjà mentionnés ci-dessus ? Vous croyez qu'ils ont de meilleures conditions de vie ?
Moi je bouffe du poulet quand je veux, comme des millions de français (il est vrai qu'on peut pas s'empêcher de croiser des végétariens de ci de là) et je lâche jamais une larme quand je vais chez KFC, sauf si c'est trop vraiment épicé...
Alors parce que le poulet descendrait des dinosaures (si si il paraît, les oiseaux sont des dinosaures, ou un truc dans le genre, j'ai pas fait bac S), il n'aurait pas autant de sensibilité que le chat ou le chien ?
Dans nos sociétés modernes décadentes aux forts relents de pourriture, on a anthropomorphisé les chiens et les chats, jusqu'à en faire nos semblables. A tel point qu'il y a des salles de sport pour animaux, je vous passe les toiletteries en tout genre, les pâtissiers pour animaux... Et dans le même temps on dégage des SDF de centre-ville, parce que ça fait... "sale". Aux yeux de beaucoup de gens, c'est (même) pas des chiens. On va où là ?? Et les merdes de chien qui pointent insolemment leur bout sur tous les trottoirs de la capitale, c'est pas sale ça ? Même certains parcs ou jardins publics, le bois de Vincennes par exemple, en sont souillés. Vous vous voyez jouer avec vos enfants, éclater de rire et vous roulez dans l'herbe ? Ou simplement pique-niquer ?
En Italie, vous pouvez récolter une amende si vous promenez pas votre clébard au moins deux fois par jour ? Et bientôt, une amende si vous l'emmenez pas au moins deux semaines par an en vacances ?
J'aime pas les animaux domestiques, non, je les aime pour ce qu'on a fait d'eux. Bêtes dénaturées qu'on habille, coiffe, emmène chez le psy. Et pour cause, à force de le comparer à un humain, le chat ou le chien se met à avoir les mêmes dérangements mentaux que les hommes qui les couvent d'une attention trop grande.
Les chiens c'est encore le pompon : serviles avec leur maître, baveux, puants de la gueule et potentiellement dangereux, voire très dangereux avec les autres.
Peut-être que vous aurez ou que vous avez eu l'occasion de lire ma nouvelle Chien de garde en attente chez un rédacteur en chef d'une revue. Cela retranscrit à peu près ce que je vois de pire dans le chien (il a des bons côtés aussi c'est vrai... mais attardons sur les mauvais, c'est plus drôle !)
Le chat, malgré que j'apprécie beaucoup cet animal, parce qu'il garde une certaine forme d'indépendance et de liberté, le chat ne ressemble plus vraiment à l'image que j'aimais m'en faire.
Le plus souvent, ils sont énormes et se traînent.
Paraît que le chat, ça a un goût de lapin.
Paraît...
Pendant la guerre, les gens se posaient pas de question de ce genre, et on n'en voyait pas trop des chats, dans les rues de Paris.

Si un jour on me propose un plat de chien, je dis pas que je refuserai.

Tuesday, March 06, 2007

Comme une araignée aux pattes à moitié brisées,

il se tenait là. Au milieu de la route.

C'était un parapluie, de couloir beige foncé avec des motifs, sûrement. Sa carcasse était trop défoncé pour que j'ai le loisir d'observer son plumage.
Je revenais de manger ce midi de chez moi, et voilà que je fais cette étrange rencontre, juste dans une des rues les plus biscornues de ma ville. Juste après un virage.
Cette étrange vision d'un objet familier mais détruit par le vent et potentiellement dangereux, car au milieu de la route, voire presque agressif, cette vision donc m'a fait penser le temps d'une seconde à la série que je suis en train de regarder ces temps-ci : Dead like me. On y présente les sépulcreux : des créatures genre gremlins, invisibles du commun des mortels, qui sont la cause des décès des gens victimes d'accident (et hop que je renverse un peu d'eau pour que tu glisses dessus et tu te ramasses, et v'la que je scie un peu une corde pour faire tomber un piano sur une passante).
Je me suis dit un instant que ça pourrait être un sale coup d'un Sépulcreux. La voiture arrive à toute blinde (c'est souvent le cas dans ce virage) et tout soudain sur une araignée géante en toile et métal... Et c'est le drame. Paf dans le décor. Morts et tout ce qui s'ensuit.
J'ai donc pris le parapluie et ai coincé ses pattes brisées dans une grille sur le trottoir (car il y a en plus des travaux dans le coin, encore un plaisir pour les Sépulcreux, les accidents de travail).
Et je me suis dit : dans tous les cas, j'ai fait une BA aujourd'hui.
J'ai sûrement sauvé pleins de vie et en plus, j'ai permis à un parapluie salement amoché d'éviter l'humiliation de se faire ratatiner.

Paix sur Terre aux hommes de bonne volonté, donc !

N'empêche, durant l'après-midi j'ai un peu psychoté, sueur froide et tout ça, en pensant que j'avais peut-être oublié d'éteindre la plaque chauffante de la gazinière et tout et tout, avant de partir !

Pas de rapport entre les deux, me direz-vous ?

Peut-être qu'inconsciemment, je me suis rappelé que les personnages dans Dead like me, lorsqu'ils se mettent en travers du chemin des Sépulcreux, récoltent un paquet d'emmerdes et de méchante poisse.

Mais bon, j'arrête de délirer... C'était juste un parapluie au milieu de la chaussée... Encore que... Qui sait ?

Sunday, March 04, 2007

Le Cyberpunk est-il mort ?

Je lance le débat, le balance comme ça dans l'arène de l'opinion publique et espère avoir des réponses éclairées de tout un chacun, des auteurs et lecteurs français et pourquoi pas d'autres nationalités (je pense à mes amis d'Espagne et d'ailleurs).

Une petite définition déjà : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cyberpunk

La réflexion m'est venue en parlant avec une éditrice de l'imaginaire sur le Salon du Livre 2006, qui m'avait balancé cette assertation tout-à-trac, comme je lui parlais du cyberpunk :
"Le cyberpunk est mort." C'était sans appel.
Diagnostic ? Quand a eu lieu l'enterrement ? Son point de vue était le même que celui de Jodi, mon pote grand amateur de cyberpunk devant l'éternel, joueur du JdR Cyberpunk et de son petit frère Cybergeneration, lecteur assidu d'auteurs comme Walter Jon Williams et Gibson.
Il est mort, parce qu'il a été rattrapé par la réalité.
Voilà en substance le mobile, voilà le nom du coupable : la réalité.
Et les espagnols dans tout ça, ils sont à la masse ou quoi alors ? Ils en écrivent bien du cyberpunk, bien plus qu'en France, j'ai l'impression. Rodolfo Martinez est en plein dedans dans l'un de ses derniers romans justement, à ce qu'il semble (je n'ai pas eu le loisir de le lire), Joaquin Revuelta et Eduardo Vaquerizo en écrivent également, et récemment j'ai vu passer un texte d'un sud-américain dans cette veine. Sans parler de quelques anthologies que j'ai pu lire contenant des textes de ce sous-genre de la SF. Je crois qu'on pourrait encore multiplier les exemples.
Et les américains produisent encore. Marrant de voir que Greg Egan (australien si je ne m'abuse) semble jouir d'un certain prestige au près des amateurs de SF de la péninsule et d'une certaine considération dans les maisons d'édition de ce même genre et de ce même pays.
Au ciné, on dirait que la mayonnaise n'a pas vraiment pris, finalement... New Rose Hotel n'a pas cartonné, loin de là, Nirvana avec l'inénarrable Christophe "Highlander" Lambert offre à boire et à manger, certains aiment (moi : je suis bon public) d'autres détestent. Matrix... Euh... C'est pas du cyberpunk en fait... Si ? Non bof pas trop... il y a Avalon peut-être ? Je l'ai pas vu, ça sera à vérifier. Paraît que c'est brouillon et bordélique. Voire décevant. Il y avait bien EXistenZ, mais est-ce du Cyberpunk ? Et puis c'était pas terrible, en fait.
Faut se rabattre sur les mangas pour trouver du cyberpunk digne de ce nom : Akira bien sûr, Appleseed, Ghost in the Shell.
N'empêche. Un éditeur m'a récemment demandé ce que je pouvais lui trouver dans le domaine hispanique.
J'attends de voir ce que vous en pensez mais je dirais...
Allez...

Le Cyberpunk est mort, vive le Cyberpunk.


Journal des Nouveautés I



Je me lance dans un "journal des nouveautés" afin de parler de textes que j'ai été amenés à traduire ou écrire et qui se voit finalement publiés.
Du côté du Black Mamba, ça bouge... Le serpent sort une nouvelle fois de la jungle éditoriale pour mordre et faire sa danse de séduction :
C'est le Black Mamba 5, un numéro sous l'auspice du polar avec une couverture d'un dessinateur talentueux, Anthony Geoffroy, et c'est peu dire. "Bonne marge de progression à prévoir, me disait Laurent Girardon, vu qu'il est tout jeune encore." Je veux bien le croire !
Les illustrations intérieures sont également plutôt sympas selon moi. Celles de la nouvelle Lola m'ont particulièrement plu (Damien Venzi). Et la nouvelle en elle-même me fait retrouver un auteur que j'avais découvert au sommaire de Borderline - David Miserque - et qui se débrouille selon moi très bien ! Histoire de casse, ambiance à la Tarantino... ça balance !
On retrouve aussi Alexandre Tuis, qui avait fait la couverture du Borderline 5 et illustre ici une nouvelle horrifique, le Conservateur des Enfers de Kaïly Caine. On apprécie le ton donné à l'histoire ou pas (c'est quand même un peu gore) et le trait particulier de Tuis, "malsain". Pour ma part, j'accroche, bonne osmose entre textes et illustration.
Pour ma propre nouvelle, Epilogue, j'avoue que j'ai été un peu surpris par le choix graphique de l'illustrateur. C'est un rendu BD alors que je voyais quelque chose de plus réaliste et le personnage ressemble à une sorte d'Hercule Poirot en plus mince. Le dessin en lui-même (Samuel Figuière) est agréable et en relisant la nouvelle, je me suis rendu compte que ça collait à l'histoire, plus que ce que j'avais gardé comme souvenir. Comme quoi, ça fait pas de mal de se replonger de temps en temps dans des textes qu'on a écrit. Pour le coup, cette nouvelle n'a que quelque mois.
Dans un autre genre, Nicolas Benard nous offre une nouvelle de science-fiction intéressante au dénouement bien trouvé. Thomas Balard au crayon pour les illustrations. Au risque de vexer, je dirais qu'on l'a connu plus inspiré, mais le facteur temps a dû jouer...
La BD de Coolter et Quicampoix m'a permis de découvrir ces deux personnages dont j'avais entendu parler et que je ne connaissais pas. Le trait de Sylvain Chevalier est "classique" et bien maîtrisé, le scénar de Jonas Lenn offre un moment de divertissement plaisant.
La deuxième BD de Samir Haniche - Chaos - est plus personnelle tant au niveau du style graphique que du scénario, pas forcément aisée d'approche mais laisse songeur. Le thème de la Nature opposée à la technologie m'a toujours parlé (j'ai pas mal joué à Werewolf: The Apocalypse et Mage: The Ascension, c'est sûrement une des raisons de cela).
S'ajoute à cela deux interviews, une sur Cédric Sire, l'autre sur Maurice G. Dantec et les traditionnelles critiques livres, jeux, films...

Saturday, March 03, 2007

Franc-tireur... ou tire-au-flanc... Un peu des deux, flan-tireur je dirais...

Les exams, tests, oraux, épreuves sont redoutables. Ils nous mettent face à nous-mêmes de la plus désagréable des manières qui soit (pourvu qu'on triche pas bien sûr, je l'ai vu l'autre là au fond, qui m'écoute pas mais qui louche sur sa langue pendante pour lire l'antisèche qu'il a collée dessus... allez un peu de concentration là...).
Vous trouvez dans un grand hall avec 1000 autres candidats, c'est moche... c'est très moche, ma p'tite dame. Du coup, vous vous dîtes... Euh, qu'est-ce que je fous là moi, à 9:00, à plancher sur un sujet dont je n'ai que de vagues impressions de déjà-vu concernant une très hypothétique troisième partie, une poignée d'exemples rabougris et surtout... surtout, pas la moindre idée du moindre commencement de plan ! Les rouages se mettent en marche, le bagage (intellectuel) se pose sur la feuille de brouillon, bonnant malant, à la manière d'une Samsonite boycottée et interdite de territoire, une Samsonite clandestine et sans papier en quelque sorte... Puis vous arrachez à votre matière grise ce qui vous semble être la substantifique moëlle, un jus de cerveau premier cru... ou un jus de chaussette, du pâté pour chat, de l'eau de boudin... C'est selon vos connaissances et l'inspiration du moment.
Dans les cas des concours de l'administration que j'ai pu passer c'est assez déprimant donc, surtout que c'est pas toujours ça les salaires proposés.
Mon truc, ça serait d'être bibliothécaire... Mais ça semble l'Enfer (avec un e majuscule) pour y arriver. Et même avec toutes les bonnes intentions du monde... Ce n'est pas parce que l'Enfer en est pavé (d'intentions) que je suis forcément près d'y arriver...
Pour en revenir au sujet qui nous intéresse, les exams et cette sorte d'introspection qu'ils nous forcent à faire, sur nos propres limites, faiblesses (et j'espère forces, quand même), je viens de passer récemment un test pour une grosse société... et...
la Culture G.
vous connaissez ce truc, qui sert de fourre-tout, que tout le monde est censé avoir mais qui peut en fait vouloir dire tout et n'importe quoi, selon qui en parle... Vous savez ce truc-là, dont par consensus, on s'évertue à placer dans un espace médian, à equidistance de tout le monde... Un machin supposément démocratique donc, égalitaire, masse-de-savoir-forcément-à-portée-de-tout-le-monde !!
Ouaip... Coton tout plein la Culture G. Pour quelqu'un comme moi, qui de façon plus ou moins consciente, plus ou moins artificielle, plus ou moins acharné, s'est mis en tête de cultiver sa différence comme une fleur exotique aux piquants acérés et aux couleurs charmeuses... C'est un guêpier, un piège à loup... En bref une horreur... !!!
J'essaie de m'intéresser, oui M'sieur Dame, mais j'évite d'aller m'agglutiner systématiquement au point médian dès que le consensus créé une oeuvre, un événement historique, une pensée, un courant de mode "majeurs"... Je dis pas que je vais pas jeter un coup d'oeil de temps en temps à ce baromètre du goût-des-autres et que je ne m'approprie pas moi aussi certaines de ces manifestations. Mais je me suis toujours méfié de vox populi et des appels de sirènes, voire des coups de klaxons insistants de la dictature de la norme. A l'époque de la démocratisation fanfaronnante et médiatisée des esprits... Je sens en arrière-goût des relents de nivellements par le bas. Vous voyez, ces machins remplis de paillettes qu'on agite devant nos yeux ébahis, gonflés et crevant d'images, ces bouts de fesse qui se sont mis en tête de péter... euh ! chanter et de vendre des albums sous le patronnage bienveillant d'artistes plus... confirmés... ça me donne un peu envie de vomir. La conformité engendre souvent la médiocrité, et l'iconoclastie aussi, remarquez mais bon...
La loi des 10% contre 90% : rappelez-vous Sturgeon... Allez vous me lire trois de ses nouvelles pour ce soir et vous pourrez aller en paix...
Pour recoudre mon propos un peu décousu, je reviens à ce test avec des questions de culture générale... Il y avait des questions implacables ! Implacables parce que ce sont elles qui m'ont plaqué (genre match de rugby viril) sur la table dès que je les ai parcourues, vissé au fond du siège, les miquettes à fond !!
Simples et sans appel. Et l'image qu'on à de soi dégringole comme un suicidaire qui fait le pari d'aller plus vite que l'ascenseur de la tour Eiffel et qui veut pas s'encombrer d'être serré dans une petite cage branlante. Bah ouais, il est suicidaire et claustro en plus !
Donc une image de soi en chute libre. C'est quoi ces questions, je me dis. On me sort des noms que forcément je connais, des types dont vous voyez la tronche tout les jours dans les journaux ou à la télé, on me demande le nom du prix Nobel de la Paix 2006, du Goncourt 2006... Le genre d'info qui sont passés forcément un moment par une case dans mon cerveau du genre fichier .temp avant d'être avalées par la poubelle car jugées inutiles... aaaargh !
Qu'est-ce qui est le plus important pour moi ? Lire des nouvelles de Santiago Eximeno, de Pablo Dobrinin, de Alfredo Alamo, me replonger dans Horacio Quiroga ? Ou parasiter mon esprit avec des trucs, dont à la rigueur, je me fous...
Pourtant, la logique voudrait que je sache qui est ministre en France aujourd'hui de l'Emploi ou de l'Education... La logique de la survie dans le monde du travail, passez par la case recrutement, merci.
Et en fait, c'est pas vrai, j'm'en fous pas, je cherche à m'intéresser, je le jure, mais je dois avoir un esprit trop freaky, déjà trop déformé par ce dont je me délecte au niveau écriture, lecture, traduction, matage de films et séries, parce qu'à vrai dire, je n'arrive pas à accrocher ce type d'information bien longtemps et à leur trouver une place perenne dans ma tête. Bon, en insistant, si, je dois dire que quelques unes s'accroche. Je savais bien que Luc Ferry était Ministe de l'Education... mais en fait non, l'information est déjà périmée, fallait updater, c'est tellement vieux que ça remonte presque à son parent, Jules.
C'est vous dire.
Peut-être que l'on devrait s'inquiéter de la "médiocrité de nos hommes politiques" comme disait Coluche en reprenant, selon ses dires, VGE. Moi ça m'inquiète plus, ça me désole. Du coup, j'y pense et puis j'oublie.
Voilà la cause finalement de cette incapacité à figer des souvenirs "triviaux", quotidiens et pourtant "hyper" importants, à agripper cet espace médian que d'aucun appelle culture générale. Je préfère un bon déni de réalité pas piqué des hannetons, me faire ma propre culture à moi, et fuck off starlette et paillettes, politicards en mal de mandats, de postes et d'électeurs, basta l'intelligentsia germanopratine et les atermoiements boudinés "d'auteurs" encensés par la critique.
Pas constructif sûrement, mais on se refait pas.
Du coup, je pioche les infos qui m'intéresse par ci par là et je vois ce que je peux en faire dans le cadre de mes textes, mais je ne cherche pas à me formater... Je crois que j'en crêverais tiens...
Ce qui m'amènera à parler de mon iconoclastie rampante, dans un prochain billet.
Tout ça pour dire que c'est bien vicieux les exams. Sorti de là en me disant que j'étais une nullité de l'actualité, j'ai opté pour me rassurer en me disant, bah, en bien ou en mal... Je suis... différent (vous savez, comme dans Forrest Gump : "Votre fils est différent Madame, les autres enfants sous là (montrant la moyenne) et le vôtre, là (montrant sous la moyenne)")

Friday, March 02, 2007

Pourquoi Midian ? Pourquoi Salem ?

Midian est un lieu, imaginaire (?), qui trouve sa source dans la Bible. C'est une ville contre laquelle entre en guerre le peuple hébreu. Clive Barker - auteur à l'imagination fertile et dérangée - reprend ce nom et déforme la référence biblique en en faisant une ville de monstres, dans son roman "Cabal". L'idée d'une communauté de monstres, victimes de l'homme et pourtant prédateurs, obligés de se terrer pour survivre m'avait fortement et durablement impressionné. Le roman pose la question de la limite de l'humain, certains monstres, comme certains humains sont irrécupérables, des enfants de Midian se montrent plus humains que leurs bourreaux...

Salem est le cadre d'un roman que je compte bien publier un jour, et qui met en scène différentes familles de sorciers descendants des victimes des procès de Salem. J'y traite les thèmes du bien et du mal et des choix que l'on est prêt à faire pour survivre. Jusqu'à quel point est-on prêt à se battre pour ses idéaux ? Jusqu'à quel point le fait d'y renoncer fait aussi perdre son humanité, dès lors que l'on pactise avec des forces mauvaises ?

Et le coin de ciel... C'est pour donner le change, qu'on ne pense pas que je suis juste une sorte de goth dans sa grotte, cynique et ruminant l'échec de l'homme et la hausse continuelle des impôts ! Je pars du principe que la vie n'est pas "ouééééé ! supergénialdelamortquitue " ou au contraire "dâââââârk". C'est une grosse boîte de Pandore où on peut trouver autant de choses extraordinaires qu'atroces... On pourrait même inventer un mot... Je propose comme néologisme exatrosdinaire... Voilà, mon mot de la fin pour ce billet ça serait :

"La vie est exatrosdinaire"

Après ça, je crois que je vais aller me coucher... J'ai touché le fond !
J'inaugure ce blog après l'avoir créé depuis plusieurs mois (je suis en mode patatoïde en ce qui concerne la bloggisation des esprits), pour rappeler à ceux qui ne le savent pas encore (quelques 6 milliards d'êtres humains, moins une poignée d'hommes avertis) l'existence de l'anthologie de textes espagnols et latinoaméricains, Trafiquants de Cauchemars. Vous trouverez dans cet ouvrage traduit par mes soins, corrigés par Céline Brenne et Lionel Bénard de l'Association Catharsis, mis en maquette par Yohan Vasse du Club Présence d'Esprits... Vous trouverez, donc, des nouvelles pour la plupart parues une première fois en Espagne dans l'anthologie annuelle Fabricantes de Suenos (2004 et 2005, en l'occurence). Fantastiques, étranges, futuristes, dystopiques, elles explorent le dark side of the soul de l'être humain et les travers de notre société. Les maîtres de cérémonie sont :

Alfredo Alamo
Santiago Eximeno
Pablo Dobrinin
Vicente Munoz Puelles
Luis Astolfi
Victor Manuel Anchel
Fabio Ferreras

Je ne vous dirais pas quels sont mes textes préférés :) pour avoir fait une seconde sélection, je dirais que tous m'ont impressionné, pour une raison où une autre, et que j'ai voulu réparer, à mon modeste niveau, cette injustice ou du moins, cet état de fait, qui fait que les genres de l'imaginaire sont en France saturés d'auteurs anglosaxons (je n'ai rien contre nos amis les anglais et américains, notez ! :) au détriment d'autres cultures. Depuis quelques années, de plus en plus d'auteurs de langue espagnole se font connaître de ce côté-ci des Pyrénées. Espérons que cela continuera ainsi !
Au-delà du simple plaisir de la découverte de nouvelles inconnues ici et de la traduction de ces textes de l'espagnol au français, pour faire partager mes découvertes, je dois dire que l'expérience a particulièrement été enrichissante pour moi : être en contact suivi avec des auteurs de langue espagnole, échanger des avis, des points de vue, leur faire découvrir pour certains mes propres textes... Et voir que la langue et la culture sont profondément liés, à des niveaux insoupçonnables, que la langue façonne vraiment, par certains côtés, avec subtilité mais force, notre manière de penser...
Je terminerais ce billet en parlant aussi des illustrateurs qui ont vraiment fait un très bon travail, le plus souvent, d'après "commande", pour suivre les nouvelles, saluons donc de façon exhaustive et en vrac le talent de :

Olivier "the Lord" Hays
Yohan Vasse (magnifique maquette également)
Roland Fuentealba (oui c'est mon frérot !)
Thomas Balard (le redoutable cracheur de fautes d'orthographe, comme il le reconnaît lui-même, de Black Mamba... Il est pas directeur artistique de cette revue pour rien, parce que, s'il sait pas toujours écrire, par contre, chapeau pour ses illustrations !)
Paul Echegoyen (du collectif Kosmic Kactous, qui a fait la belle couverture ci-dessus)
Cyril Rolando (alias sixio, que l'on a déjà trouvé au sommaire de plusieurs Borderline)

Vous pouvez commandez un exemplaire en m'envoyant un petit mail à mandesandre@hotmail.com
(9,11€ pour la France, 11€ pour le reste de l'Europe)
L'anthologie fait 64 pages, format A5 intérieur NB 1ère et 4ème de couv couleur...