Wednesday, June 13, 2007

Nostalgie des Spams !

Petit billet d'humeur (humour!) en forme de foutage de gueule !

Il est où le temps des spams qui promettent des millions parce que vous êtes sympa ? Les spams qui vous racontent l'histoire de la petite Hélène (7 ans) atteinte d'une maladie vénérienne et que vous pouvez sauver si vous ne brisez pas cette chaîne de l'Amour digital ? Ces spams qui vous offrent les joies du viagra et de tous pleins de médicaments, pour vous sauvez de la débandade ?? Et je vous parle pas du Avant, Après... Allez si, je vous en parle, le super spam que ma collègue de travail reçoit tous les jours dans sa boîte et qui met de bonne humeur pour la journée : les photos qui tuent pour vous dire pourquoi Viagra fait une différence de TAILLE, avec en prime la tête aux yeux exorbités de la fille, qui semble jurer : "Oh non ! Mon Dieu, j'ai jamais vu ça, jamais au grand jamais, c'est pas possible, c'est pas humain !! " Et les spams chewing-gums, qui se collent à vos BAL de manière indécrottable parce que vous avez eu l'heur (le malheur diront certains :)) de remplir vite fait une inscription sur quelque site où vous êtes venus vous échouer au cours de surfs innocents ?

Ceux-là, je les ai sur mes boîtes Hotmail et Caramail, je les ai aussi sur mon adresse au bureau... C'est l'occasion de se boire un café, de se faire trois tartines, de lancer sa sélection musicale tout en les effaçant... Parfois en balançant des commentaires hilares ou furibars... ça rend le net vivant, non ?

Mais gmail ? La boîte garantie 100% free of spams...

J'ouvre ma boîte gmail aujourd'hui... Pas de message...

Beuh...

Toujours pas de message... aargh ! Moi j'aime bien les boîtes mail pour ça : c'est comme les boîtes au chocolat emballées, comme un cadeau surprise, vous vous apprêtez à les ouvrir, les poils des narines frémissants d'impatience, pointant leur interrogation... Qu'est-ce que ça peut bien être ? Qu'est-ce que je vais avoir aujourd'hui ? Qui m'a écrit ? Combien de nouveau message ? Gnark !
Et là... Rien...
C'est froid et impersonnel...

Mais au moins c'est propre, c'est pas comme d'autre boîte où pour retrouver un message c'est un bordel incommensurable : on passe deux heures, par fierté, avant de s'avouer vaincu.

D'ailleurs je me fais la réflexion... Nous, en France, ça va encore, on arrive à faire le tri. Quand on voit l'objet qui nous dit : Hi ! ou your daughter suckin' chicken, on se dit : bah à coup sûr c'est du spam, c'est pas quelqu'un qui me dit salut en anglais ou des photos de ma fille en train de sucer des os de poulet... ! Mais en Angleterre et aux USA, ils doivent bien s'amuser à faire le tri (les antispams d'ailleurs c'est bien, ça bloque tout... parfois vraiment TOUT) !
Anachronisme et à-peu-prisme...

Pour rebondir sur les remarques perfides que je faisais sur la fantasy, je voulais parler dans ce billet des dangers que représentent sans conteste pour les auteurs amateurs (et parfois pas si amateurs que ça) ces fléaux que sont les anachronismes et plus généralement les à-peu-prismes.

Kesako ?

Dans mon billet " Pourquoi la fantasy, c'est nul ! ", je critiquai entre autres choses (avec beaucoup de mauvaise foi, évidemment) le côté démiurgique pour l'auteur de concevoir de toute pièce un univers de fantasy... Ce que j'assimilais à de la flemme, une volonté délibérée de ne pas se casser la tête avec l'Histoire, la sociologie, la géographie de notre bonne vieille Terre et donc de ne pas faire de recherche...

Les recherches, quand on écrit, c'est à la fois enrichissant personnellement, prenant, fascinant et des fois... pénible tout simplement...

On se dit dans un premier temps : bon, l'action se situe à Paris deuxième moitié du 19ème siècle... Alors, le personnage remonte telle rue pour aller au Père-Lachaise. Mais... Est-ce le bon nom de rue ? Et le Père-Lachaise ? Il s'appelle bien comme ça à cette date ???

Le mieux quand on est organisé (pas comme moi) c'est de faire les recherches avant de commencer à rédiger la première ligne du texte (nouvelle et à plus forte raison roman). Pour mon roman en cours, j'ai bien le plan détaillé du roman, sur plusieurs pages, je suis parti sur un Paris alternatif, mais il n'empêche que je veux coller à l'Histoire en tout cas au niveau des dates, même si je ménage de grosses différences.

On écrit, on s'emballe, on force même l'écriture pour terminer un chapitre, deux chapitres, pour se retrouver à peu près à la moitié et là on se rend compte qu'on a omis un détail qui au final revêt beaucoup d'importance quand on en prend connaissance... Ou pire, ce qu'on met en place dans le roman, ce qu'on décrit ou l'événement qu'on présente n'a pas encore eu lieu à l'époque où on le place.

Le détail omis pour le roman en cours touche au Salon des Refusés : en étendant mes recherches sur les artistes en 1863, sur l'Académie des Beaux-Arts et tout le toutim, je retrouve cette information qu'en fait je connaissais déjà et avais stocké il y a longtemps dans un coin de ma tête en passant... Information qui n'avait jamais été reconnecté avec ce que je suis présentement en train d'écrire ! Du coup, j'ai cette information, là sous mes yeux, toute palpitante, toute juteuse de portée, de signification pour ce que je suis en train d'écrire, qu'en fais-je ? J'en parle, je l'ignore ? Je l'utilise au risque de devoir retravailler tout l'équilibre de l'univers parisien alternatif tel qu'il est pour le moment ? C'est dangereux... mais c'est tellement tentant !
C'est encore parmi ce que j'aime le plus dans la littérature de l'imaginaire, que je la lise ou l'écrive : la confrontation de l'imaginaire au réel, afin de donner sa propre version, personnelle, du réel. Un monde fantastique avec des échos constants renvoyant à notre réalité. Echos distordus donnant une autre signification aux événéments tels qu'on les connaît.

L'événement anachronique : toujours le même roman, avec une douloureuse constatation... Je m'apprête à présenter un Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, qui n'existe pas encore à l'époque de la narration, en 1863... Alors ? Jusqu'à quel point je m'écarte des dates et de ce qui s'est vraiment passé ? Le fait d'ignorer au final la date de construction du Grand Amphi (courant 1880) n'est pas anodin et servirait un dessein, précipiter chronologiquement la réhabilitation du statut de la Sorbonne comme grande Université. A voir...

Ces manques de recherche ou découvertes impromptues nous amènent à repenser ce qui a déjà été écrit ou imaginé... C'est stimulant et parfois également un peu déprimant et déstabilisant.
Remettre 100 fois sur le métier son ouvrage...

Il y a ça, la rédaction sur la longueur, qui réserve des surprises et il y a également l'écriture dans certaines conditions, sans qu'on ait l'occasion d'avoir l'information sous la main, qui donne des résultats parfois surprenants ! Je m'explique : participant à un concours de nouvelles dans l'univers du Jeu de Rôles Crimes se déroulant dans le Grand 19ème siècle, je mouline afin de trouver des idées, jusqu'à me fixer sur une idée précise, un lieu et une date... Paris, début du XXème siècle. J'aime bien, même dans des textes courts, distiller quelques informations historiques qui aident à situer la narration, donnant une époque sans donner la date exacte non plus. De quoi créer une atmosphère.
J'ai d'ailleurs utilisé ce procédé pour ma nouvelle Arcimboldo le Merveilleux jusqu'à la nausée... L'action se passe circa 1592, sans que la date soit réellement 1592 : c'est une année élargie qui permet de condenser des événements s'étant passés sur la décennie et de faire se rencontrer des personnages qui en réalité ne se sont jamais rencontrés. Ils ont fréquenté la cour de Rodolphe II, mais pas exactement aux mêmes moments.
Revenons donc à la nouvelle pour le concours : "Le requiem de pierre". Je me dis : voilà, l'événement se passera juste après la mort de l'architecte du Sacré-Coeur et pour situer encore, je vais placer l'enquête dans les mains d'un Inspecteur en rapport avec la Brigade du Tigre. L'idée me séduit... Mais mais mais... Pas d'accès Internet, pas de moyen de vérifier l'info (je suis en plein sur un Salon). Bingo ! Petit anachronisme de 20 ans au moins (Paul Abadie mort en 1884, les Brigades crées en 1907...) et s'ajoute à cela que le Sacré-Coeur est loin d'être fini à la mort de son architecte, ce qui est le cas dans l'idée que j'ai...
J'arrive les mains dans les poches donc, balance l'encre sur le papier, sans donner le nom de l'architecte (je le connais pas au moment de la rédaction) et conscient d'avoir une bonne chance de me planter...
Dans l'absolu, je relativise en me disant : j'ai le droit d'écrire des conneries après tout, c'est de la littérature de l'imaginaire, voilà ! On a toujours le recours de la mauvaise foi ou de la démiurgie semi-fantasyste indignée : Bah, philistins, vous pouvez pas comprendre ! C'est un univers parallèle à notre Terre...

Et je me conclus mes réflexions en me disant : ça doit pas être facile tous les jours d'écrire du roman historique !!
Rêves sans trêve... Des chiens du Courir de Toulon


ça vous arrive souvent de faire des rêves complètement débiles, sans queue ni tête ? Je suppose que si...

Du côté de l'un de mes chez moi, le Chili, il existe une tribu indienne dont les membres ont besoin d'avoir quelqu'un à côté d'eux quand ils se réveillent pour raconter, tout de suite, leurs rêves. Une façon de se décharger du contenu onirique de leurs nuits, avec sûrement des vertus thérapeutiques et/ou religieuses.
Moi j'ai pas (toujours) quelqu'un à côté quand je me réveille... Du coup, bah, voilà, je le bloggise... Le rêve de tout à l'heure (vers 21:30) était du n'importe quoi !

J'ai rêvé que quelqu'un me racontait qu'il avait touché des dommages et intérêts parce qu'il était sur l'autoroute et qu'il avait été attaqué par des chiens du magasin Courir de Toulon ! Hop, il avait vu apparaître un pitbull, qu'il avait trouvé mignon, puis deux et ensuite il s'était fait coursé par une meute de clebs alors qu'il roulait !!
Du coup, l'analyse que j'en ai faite est pour le moins propre à mon histoire personnelle et à mes aspirations...


Des dommages et intérêts ? Parce que je suis obsédé par l'argent ces temps-ci !

Des chiens comme source de danger ? Parce que j'ai toujours trouvé les clébards vicieux et potentiellement dangeureux.

Courir ? Première (mauvaise) expérience de travail... C'est donc à classer dans la catégorie catastrophes et problèmes. Et pour la cohérence interne du rêve, fallait expliquer pourquoi des chiens parvenait à rattraper des voiture. Donc glissement de sens, du nom d'une enseigne à une performance canine impossible.

De Toulon ? Le côté ville frontiste sûrement. Des chiens agressifs, prêts à attaquer les "gens de passage" sur l'autoroute !

Comme je disais, n'importe quoi ce rêve...

Et encore, j'évoque pas ici d'autres rêves bien plus barrés avec des ex réelles ou fantasmés qui me poursuivent tout à la fois de leurs assiduités et de leurs foudres, pour des raisons cryptiques dans des lieux improbables et des situations rocambolesques, tout ça dans des ambiances à la Philip K. Dick.

Je parlerais pas non plus des délires sûrement dus à des lectures ou des matage de films mal digérés où je me prends tour à tour pour un Chevalier du Zodiaque, un vampire ridicule où un être asexué qui doit choisir son sexe au cours d'un procès... Enfin... J'en parlerais en tout cas pas dans cet article...

Saturday, June 02, 2007

Vert comme une orange ! ou la fin de la Trilogie des Oranges...

Juste pour finir avec ce cycle qui a tenu en haleine toute la communauté internaute. Vous vous demandez ce qui a bien pu arriver à votre aventurier de l'absurde, aux oranges, au coffre et à Bouddha, au final ?

Figurez-vous qu'il y a environ deux semaines, retourné dans l'arrière-boutique de mon ami Kim, je me suis à nouveau trouvé en présence d'oranges trônant au-dessus de son coffre, devant Bouddha himself...

J'ai alors voulu réitérer le rituel habituel appelé "la séduction de l'agrume par l'appendice nasal" en m'approchant...

Et je me suis rendu compte que tel un nirvana pour les néophytes et les matérialistes, cela m'était interdit, tout simplement.

Les oranges n'étaient plus habillées de leurs films en plastique, certes, mais ON (qui ???) les avaient subrepticement éloignées du bord du coffre, ce qui fait que je ne pouvais que cogner du buste contre le dit coffre, sans arriver à atteindre les oranges de mon groin. Bouddha les avait peut-être rappelées à lui...

Déçu je fus...

Notons que la mère de Kim qui ne comprenait pas grand chose à mes gesticulations nasales m'a gentiment proposé une orange...

C'est peut-être encore la réaction la plus saine qu'on doit avoir avec un fruit, même mis en offrande à Bouddha, Yog Shottoth, John Lennon ou God himself... Le bouffer tout simplement.
Enfin moi je dis ça en toute honnêteté intellectuelle, au risque de me conforter dans mon image d'iconoclaste irrécupérable !
El jinete nocturno

Para mi amigo Jacques Fuentealba

Cruzan el cielo como un grito interminable. En una mano llevan las sedientas espadas y con la otra sujetan los rojos dragones que vuelan desesperadamente, creando un viento frío cada vez que agitan sus membranosas alas.
Jinetes oscuros de noches insomnes, Jinetes de brazos terribles y miradas resquebrajadas, Jinetes condenados a cabalgar el eterno viento de la desdicha.
Jinetes de lunas rotas, que han sentido como late el corazón de la lluvia. Jinetes de bestias que escupen fuego y no le temen a nada.
Jinetes de la Venganza, vuelan, vuelan, y sueñan con atrapar al culpable.
Jinetes de una lluvia ardiente que cae en el lago del alma.
Devorando las distancias, con las espadas en alto, se aproximan a su presa.
Jinetes enfermos de Tiempo. Jinetes memoriosos que profetizan la muerte. Jinetes sin presente, sin sombra, sin miedo.
Jinetes de la Venganza...animados por un único propósito.

El joven Jacques da un paso atrás y se aleja de la visión. "¿Hasta cuándo?", se pregunta con desazón. Día tras día, cada vez que se mira en un espejo, vuelve a ver la terrible horda de asesinos. ¿De qué mundo y de qué tiempo provienen? Aunque no sabría explicarlo, tiene la íntima convicción de que lo buscan a él. ¿De qué crímenes atroces lo acusan? Lo ignora todo, especialmente el hecho de que volverá a empuñar una sanguinaria espada, a cabalgar un dragón negro, y a combatir en épicas batallas...Y será esta misma noche, apenas entre en el sueño.

Pablo Dobrinin

Ci-dessous la traduction faite avec mes petits doigts potelés :
Le chevaucheur de la nuit

Pour mon ami Jacques Fuentealba

Ils traversent le ciel comme un cri interminable. Dans une main, ils serrent leurs épées assoiffées, dans l’autre ils tiennent la bride de leurs dragons rouges qui volent désespérément, créant un vent froid à chaque battement de leurs ailes membraneuses.
Chevaucheurs obscurs de nuits d’insomnie. Chevaucheurs aux bras terribles et aux regards craquelés. Chevaucheurs condamnés à monter l’éternel vent du malheur.
Chevaucheurs aux lunes brisées, qui ont senti comment le cœur de la pluie battait. Chevaucheur de bêtes crachant du feu et ne craignant rien.
Chevaucheurs de la Vengeance qui volent, volent et rêvent d’attraper le coupable.
Chevaucheurs d’une pluie ardente qui tombe dans le lac de l’âme.
Dévorant les distances, épées au clair, ils s’approchent de leurs proies.
Chevaucheurs malades du Temps. Chevaucheurs-mémoires qui prophétisent la mort. Chevaucheurs sans présent, sans ombre, sans peur.
Chevaucheurs de la Vengance… mus par un seul dessein.

Le jeune Jacques fait un pas en arrière et s’éloigne de la vision. « Jusqu’à quand ? » se demande-t-il avec anxiété. Jour après jour, chaque fois qu’il se regarde dans un miroir, il voit la terrible horde d’assassins. De quel monde, de quel temps viennent-ils ? Bien qu’il ne saurait l’expliquer, il a l’intime conviction qu’ils le cherchent, lui. De quels crimes atroces l’accusent-ils ? Il ignore tout, en particulier le fait qu’à nouveau il empoignera une épée sanguinaire, chevauchera un dragon noir et combattra dans d’épiques batailles… Et ça sera cette même nuit, dès qu’il s’endormira.


Pablo Dobrinin (tous droits réservés etc...)
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"Heeeeere we are, born to be king we're the princes of the univeeeerse !"
Ayé, c'est officiel, je suis immortel ! Je me suis fait protagoniser la tronche, j'ai donné mon prénom à un personnage - un reflet-littéraire-de-mon-moi-profond !
Cette nouvelle est arrivée dans ma bam (boîte à mail) pour "services rendus", l'auteur content que je traduise des textes de lui et les propose à des revues françaises, m'a ainsi fictionnalisé dans une short-short-story !! J'avoue que quelque chose d'assez touchant et bizarre à la fois que de de se trouver, même pour quelques lignes, personnage d'un récit :)))
Dans tous les cas, merci à Pablo et bonne continuation littéraire à lui !
Moi je vous laisse, je vais dormir, j'ai le dragon de 3 heures du mat à prendre, faudrait pas que je le rate !