Friday, November 16, 2007

DU NOUVEAU DEPUIS LA GALAXIE CATHARSIS - En différé depuis ma flemmite aiguë



Voilà-t-y pas qu'y a du nouveau du côté de Catharsis, le Monster show littéraire qui dépote un max et arrache des strings avec les dents !

Halloween est passé et a laissé derrière lui quelques traînées...


Il est grand, très grand (un A4 au prix d'un A5 soit 4 euros) avec des textes d'auteur qu'on a eu le loisir de déjà lire dans Borderline (Vanessa Lamazère, Benoît Giuseppin... et tiens ! Jacques Fuentealba) d'autres qu'on prendra un grand plaisir à découvrir. La nouvelle de John Everson est à ce titre jubilatoire ! Et celle de Frédéric Muller très bien foutu également avec des personnages assez truculents et une ambiance somme toute assez flippante, par certains côtés... Quotidien un peu destroy pour le protagoniste et une chute sympa. C'est ce qui caractère plutôt ce numéro : une volonté de faire une fin qui ne laisse pas sur sa faim... La nouvelle de Vanessa et de Benoït visent l'effet de surprise et y parviennent.
Pour ce numéro, j'ai eu l'impression de faire une commande, plus que d'écrire une nouvelle en aveugle, pour un thème donné. Peu de temps, Lionel qui me dit, il reste de la place pour le numéro, si tu souhaites placer un texte sur le thème d'Halloween : enfance, jouer à se faire peur, voire derrière les apparences du monde normal, le temps d'une journée particulière... J'accepte alors, me disant, je vais trouver !
J'avais bloqué au départ sur cet AT et soudain, je laisse l'inspiration venir, dans le court délai qui m'est imparti et ça se construit par rapport à ce que je sais de ce qui a déjà été retenu et du nombre de signes réduit. Je pars sur le principe de raconter une histoire qui se passe non plus dans la culture occidentale ou même au Mexique (la fiesta de los muertos est traité magistralement dans le texte de Vanessa), non, je veux un autre continent, l'Asie. J'enchaîne sur des recherches rapides, retrouve le souvenir d'un personnage étrange Baku, un kami japonais et je passe une nuit blanche à écrire ce texte. Relecture le matin et envoi du premier jet pour avis et modifs éventuelles à faire. Le texte plaît à Lionel, plaît à la plupart des bêta-lecteurs... Qui sont partagés sur la fin. Je reste au final sur celle que j'avais décidé, avec un petit aménagement. Au risque de dérouter, je retrouve ce que je souhaitais : un final propre à certains romans japonais que j'ai pu lire (j'avoue ne pas en avoir lu beaucoup non plus), cette sorte d'achèvement qui n'en est pas un, qui offre un flottement, une incertitude invitant le lecteur à imaginer la fin.


Quoi d'autre ? Bientôt un prochain Borderline, au mois de Janvier...

Ah oui, Esprits Mutants 2 est enfin sorti et a donné lieu à une petite fête informelle... Très sympa. C'était la première fois que je signais des autographes à d'autres auteurs (et réciproquement) à des lecteurs venus en avant première aussi. Cela fait bizarre (en fait mon tout premier autographe, je l'avais signé avant cela, à Sylvie Miller, qui m'avait pris un Trafiquants de cauchemars sur un salon !)

Cette fête tombait le 29 décembre, juste avant le passage à la nouvelle année. J'ai pris ça comme une façon de bien finir 2007 après tout, et le présage d'une année littéraire plutôt chargée.

Je suis promu Black Mamboy pour le prochain salon à Nogent sur Oise (venez nombreux c'est très sympa !!! et il y aura aussi des Borderline, le dernier bouquin de l'association Catharsis, recueil de nouvelles de Braunbeck), je fais les corrections de la revue, avec Serge Parmentier, je m'investis aussi pour des numéros à venir de Borderline, en plus des corrections - au poste de rédac chef oui, Monsieur !!

Mais allez bon j'arrête là... Je vais poster un autre message, à peu près aussi nombriliste.
Le blog est vraiment le domaine de la contemplation de soi, mais j'aime bien, hein, faut pas se leurrer, même si je l'active tous les 107 ans faute de temps !

Sunday, August 19, 2007

ESPRITS MUTANTS ET FEES DIVERS SONT SUR UN BATEAU...


Pour information à ceux que ça peut intéresser, je fais circuler la nouvelle ! (source forum Borderline, merci Fçs)

La deuxième anthologie issue des ateliers d'écriture du Club Présences d'Esprits est disponible en souscription. Parution courant dernier trimestre de 2007. (peut-être un peu avant... ) En attendant, c'est donc le moment de réserver votre exemplaire :))

Dans ses 430 pages sous une couverture couleur de Magali Villeneuve, on trouvera : Nouvelles de Marie-Christine Bellet, Lionel Bénard, Evelyne Beuzit, Mathieu Casado, Pierre Crooks, Philippe Deniel, Marcel Divianadin, Alexandre Ducrocq, Jacques Fuentealba, Sylvie Gagnère, Marie-Hélène Windrif-Hochet, Anne Lanièce, François Manson, Marc Pernot, David Petit, Delphine Raspaud, Gilles Serrano, Bénédicte Taffin & Christophe Thiennot.

Entretien avec un Ange.

Textes de Claude Ecken, Christophe Lambert, Philippe Pastor & Christian Vilà.

Illustrations intérieures de Thomas Balard, Charline Bénard, Frédérique Berthon, Leslie Boulay, Olivier Bourdy, Mathieu Casado, 570, Céline Combes, Alexandre Dainche, Raphaël Del Rosario, Kan-Ji, Mira, Stéphanie Peltier, Jean-Michel Prats, Valérie Reininger, Yohan Vasse & Magali Villeneuve.

Pour souscrire : http://www.presences-d-esprits.com/antho2/souscription_EM2.pdf

Ma nouvelle en question " Trop de paperasse ! "est dans un registre science-fiction humoristique, pour changer...

J'en profite pour indiquer que je serais au sommaire du prochain Fée Divers (n°2) avec l'Appel du Cor - miam ! en souscription lui aussi... Voir là : http://eole.nainie.be/FD2_urbaine.htm

Restreint en terme de budget bouquin depuis un moment, je dois dire que le Fée Divers 1 m'avait vraiment diablement tenté pour sa couverture et son sommaire !

Niveau sortie récente, vous me trouverez dans le dernier Lunatique (n°75) comme auteur : Rise and Fall of Bianca Nera, dont j'ai déjà parlé par ici et comme traducteur : une nouvelle d'Elia Barcelo : "La trama" et un article de Santiago Eximeno sur l'Hispacon de 2006...

Wednesday, June 13, 2007

Nostalgie des Spams !

Petit billet d'humeur (humour!) en forme de foutage de gueule !

Il est où le temps des spams qui promettent des millions parce que vous êtes sympa ? Les spams qui vous racontent l'histoire de la petite Hélène (7 ans) atteinte d'une maladie vénérienne et que vous pouvez sauver si vous ne brisez pas cette chaîne de l'Amour digital ? Ces spams qui vous offrent les joies du viagra et de tous pleins de médicaments, pour vous sauvez de la débandade ?? Et je vous parle pas du Avant, Après... Allez si, je vous en parle, le super spam que ma collègue de travail reçoit tous les jours dans sa boîte et qui met de bonne humeur pour la journée : les photos qui tuent pour vous dire pourquoi Viagra fait une différence de TAILLE, avec en prime la tête aux yeux exorbités de la fille, qui semble jurer : "Oh non ! Mon Dieu, j'ai jamais vu ça, jamais au grand jamais, c'est pas possible, c'est pas humain !! " Et les spams chewing-gums, qui se collent à vos BAL de manière indécrottable parce que vous avez eu l'heur (le malheur diront certains :)) de remplir vite fait une inscription sur quelque site où vous êtes venus vous échouer au cours de surfs innocents ?

Ceux-là, je les ai sur mes boîtes Hotmail et Caramail, je les ai aussi sur mon adresse au bureau... C'est l'occasion de se boire un café, de se faire trois tartines, de lancer sa sélection musicale tout en les effaçant... Parfois en balançant des commentaires hilares ou furibars... ça rend le net vivant, non ?

Mais gmail ? La boîte garantie 100% free of spams...

J'ouvre ma boîte gmail aujourd'hui... Pas de message...

Beuh...

Toujours pas de message... aargh ! Moi j'aime bien les boîtes mail pour ça : c'est comme les boîtes au chocolat emballées, comme un cadeau surprise, vous vous apprêtez à les ouvrir, les poils des narines frémissants d'impatience, pointant leur interrogation... Qu'est-ce que ça peut bien être ? Qu'est-ce que je vais avoir aujourd'hui ? Qui m'a écrit ? Combien de nouveau message ? Gnark !
Et là... Rien...
C'est froid et impersonnel...

Mais au moins c'est propre, c'est pas comme d'autre boîte où pour retrouver un message c'est un bordel incommensurable : on passe deux heures, par fierté, avant de s'avouer vaincu.

D'ailleurs je me fais la réflexion... Nous, en France, ça va encore, on arrive à faire le tri. Quand on voit l'objet qui nous dit : Hi ! ou your daughter suckin' chicken, on se dit : bah à coup sûr c'est du spam, c'est pas quelqu'un qui me dit salut en anglais ou des photos de ma fille en train de sucer des os de poulet... ! Mais en Angleterre et aux USA, ils doivent bien s'amuser à faire le tri (les antispams d'ailleurs c'est bien, ça bloque tout... parfois vraiment TOUT) !
Anachronisme et à-peu-prisme...

Pour rebondir sur les remarques perfides que je faisais sur la fantasy, je voulais parler dans ce billet des dangers que représentent sans conteste pour les auteurs amateurs (et parfois pas si amateurs que ça) ces fléaux que sont les anachronismes et plus généralement les à-peu-prismes.

Kesako ?

Dans mon billet " Pourquoi la fantasy, c'est nul ! ", je critiquai entre autres choses (avec beaucoup de mauvaise foi, évidemment) le côté démiurgique pour l'auteur de concevoir de toute pièce un univers de fantasy... Ce que j'assimilais à de la flemme, une volonté délibérée de ne pas se casser la tête avec l'Histoire, la sociologie, la géographie de notre bonne vieille Terre et donc de ne pas faire de recherche...

Les recherches, quand on écrit, c'est à la fois enrichissant personnellement, prenant, fascinant et des fois... pénible tout simplement...

On se dit dans un premier temps : bon, l'action se situe à Paris deuxième moitié du 19ème siècle... Alors, le personnage remonte telle rue pour aller au Père-Lachaise. Mais... Est-ce le bon nom de rue ? Et le Père-Lachaise ? Il s'appelle bien comme ça à cette date ???

Le mieux quand on est organisé (pas comme moi) c'est de faire les recherches avant de commencer à rédiger la première ligne du texte (nouvelle et à plus forte raison roman). Pour mon roman en cours, j'ai bien le plan détaillé du roman, sur plusieurs pages, je suis parti sur un Paris alternatif, mais il n'empêche que je veux coller à l'Histoire en tout cas au niveau des dates, même si je ménage de grosses différences.

On écrit, on s'emballe, on force même l'écriture pour terminer un chapitre, deux chapitres, pour se retrouver à peu près à la moitié et là on se rend compte qu'on a omis un détail qui au final revêt beaucoup d'importance quand on en prend connaissance... Ou pire, ce qu'on met en place dans le roman, ce qu'on décrit ou l'événement qu'on présente n'a pas encore eu lieu à l'époque où on le place.

Le détail omis pour le roman en cours touche au Salon des Refusés : en étendant mes recherches sur les artistes en 1863, sur l'Académie des Beaux-Arts et tout le toutim, je retrouve cette information qu'en fait je connaissais déjà et avais stocké il y a longtemps dans un coin de ma tête en passant... Information qui n'avait jamais été reconnecté avec ce que je suis présentement en train d'écrire ! Du coup, j'ai cette information, là sous mes yeux, toute palpitante, toute juteuse de portée, de signification pour ce que je suis en train d'écrire, qu'en fais-je ? J'en parle, je l'ignore ? Je l'utilise au risque de devoir retravailler tout l'équilibre de l'univers parisien alternatif tel qu'il est pour le moment ? C'est dangereux... mais c'est tellement tentant !
C'est encore parmi ce que j'aime le plus dans la littérature de l'imaginaire, que je la lise ou l'écrive : la confrontation de l'imaginaire au réel, afin de donner sa propre version, personnelle, du réel. Un monde fantastique avec des échos constants renvoyant à notre réalité. Echos distordus donnant une autre signification aux événéments tels qu'on les connaît.

L'événement anachronique : toujours le même roman, avec une douloureuse constatation... Je m'apprête à présenter un Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, qui n'existe pas encore à l'époque de la narration, en 1863... Alors ? Jusqu'à quel point je m'écarte des dates et de ce qui s'est vraiment passé ? Le fait d'ignorer au final la date de construction du Grand Amphi (courant 1880) n'est pas anodin et servirait un dessein, précipiter chronologiquement la réhabilitation du statut de la Sorbonne comme grande Université. A voir...

Ces manques de recherche ou découvertes impromptues nous amènent à repenser ce qui a déjà été écrit ou imaginé... C'est stimulant et parfois également un peu déprimant et déstabilisant.
Remettre 100 fois sur le métier son ouvrage...

Il y a ça, la rédaction sur la longueur, qui réserve des surprises et il y a également l'écriture dans certaines conditions, sans qu'on ait l'occasion d'avoir l'information sous la main, qui donne des résultats parfois surprenants ! Je m'explique : participant à un concours de nouvelles dans l'univers du Jeu de Rôles Crimes se déroulant dans le Grand 19ème siècle, je mouline afin de trouver des idées, jusqu'à me fixer sur une idée précise, un lieu et une date... Paris, début du XXème siècle. J'aime bien, même dans des textes courts, distiller quelques informations historiques qui aident à situer la narration, donnant une époque sans donner la date exacte non plus. De quoi créer une atmosphère.
J'ai d'ailleurs utilisé ce procédé pour ma nouvelle Arcimboldo le Merveilleux jusqu'à la nausée... L'action se passe circa 1592, sans que la date soit réellement 1592 : c'est une année élargie qui permet de condenser des événements s'étant passés sur la décennie et de faire se rencontrer des personnages qui en réalité ne se sont jamais rencontrés. Ils ont fréquenté la cour de Rodolphe II, mais pas exactement aux mêmes moments.
Revenons donc à la nouvelle pour le concours : "Le requiem de pierre". Je me dis : voilà, l'événement se passera juste après la mort de l'architecte du Sacré-Coeur et pour situer encore, je vais placer l'enquête dans les mains d'un Inspecteur en rapport avec la Brigade du Tigre. L'idée me séduit... Mais mais mais... Pas d'accès Internet, pas de moyen de vérifier l'info (je suis en plein sur un Salon). Bingo ! Petit anachronisme de 20 ans au moins (Paul Abadie mort en 1884, les Brigades crées en 1907...) et s'ajoute à cela que le Sacré-Coeur est loin d'être fini à la mort de son architecte, ce qui est le cas dans l'idée que j'ai...
J'arrive les mains dans les poches donc, balance l'encre sur le papier, sans donner le nom de l'architecte (je le connais pas au moment de la rédaction) et conscient d'avoir une bonne chance de me planter...
Dans l'absolu, je relativise en me disant : j'ai le droit d'écrire des conneries après tout, c'est de la littérature de l'imaginaire, voilà ! On a toujours le recours de la mauvaise foi ou de la démiurgie semi-fantasyste indignée : Bah, philistins, vous pouvez pas comprendre ! C'est un univers parallèle à notre Terre...

Et je me conclus mes réflexions en me disant : ça doit pas être facile tous les jours d'écrire du roman historique !!
Rêves sans trêve... Des chiens du Courir de Toulon


ça vous arrive souvent de faire des rêves complètement débiles, sans queue ni tête ? Je suppose que si...

Du côté de l'un de mes chez moi, le Chili, il existe une tribu indienne dont les membres ont besoin d'avoir quelqu'un à côté d'eux quand ils se réveillent pour raconter, tout de suite, leurs rêves. Une façon de se décharger du contenu onirique de leurs nuits, avec sûrement des vertus thérapeutiques et/ou religieuses.
Moi j'ai pas (toujours) quelqu'un à côté quand je me réveille... Du coup, bah, voilà, je le bloggise... Le rêve de tout à l'heure (vers 21:30) était du n'importe quoi !

J'ai rêvé que quelqu'un me racontait qu'il avait touché des dommages et intérêts parce qu'il était sur l'autoroute et qu'il avait été attaqué par des chiens du magasin Courir de Toulon ! Hop, il avait vu apparaître un pitbull, qu'il avait trouvé mignon, puis deux et ensuite il s'était fait coursé par une meute de clebs alors qu'il roulait !!
Du coup, l'analyse que j'en ai faite est pour le moins propre à mon histoire personnelle et à mes aspirations...


Des dommages et intérêts ? Parce que je suis obsédé par l'argent ces temps-ci !

Des chiens comme source de danger ? Parce que j'ai toujours trouvé les clébards vicieux et potentiellement dangeureux.

Courir ? Première (mauvaise) expérience de travail... C'est donc à classer dans la catégorie catastrophes et problèmes. Et pour la cohérence interne du rêve, fallait expliquer pourquoi des chiens parvenait à rattraper des voiture. Donc glissement de sens, du nom d'une enseigne à une performance canine impossible.

De Toulon ? Le côté ville frontiste sûrement. Des chiens agressifs, prêts à attaquer les "gens de passage" sur l'autoroute !

Comme je disais, n'importe quoi ce rêve...

Et encore, j'évoque pas ici d'autres rêves bien plus barrés avec des ex réelles ou fantasmés qui me poursuivent tout à la fois de leurs assiduités et de leurs foudres, pour des raisons cryptiques dans des lieux improbables et des situations rocambolesques, tout ça dans des ambiances à la Philip K. Dick.

Je parlerais pas non plus des délires sûrement dus à des lectures ou des matage de films mal digérés où je me prends tour à tour pour un Chevalier du Zodiaque, un vampire ridicule où un être asexué qui doit choisir son sexe au cours d'un procès... Enfin... J'en parlerais en tout cas pas dans cet article...

Saturday, June 02, 2007

Vert comme une orange ! ou la fin de la Trilogie des Oranges...

Juste pour finir avec ce cycle qui a tenu en haleine toute la communauté internaute. Vous vous demandez ce qui a bien pu arriver à votre aventurier de l'absurde, aux oranges, au coffre et à Bouddha, au final ?

Figurez-vous qu'il y a environ deux semaines, retourné dans l'arrière-boutique de mon ami Kim, je me suis à nouveau trouvé en présence d'oranges trônant au-dessus de son coffre, devant Bouddha himself...

J'ai alors voulu réitérer le rituel habituel appelé "la séduction de l'agrume par l'appendice nasal" en m'approchant...

Et je me suis rendu compte que tel un nirvana pour les néophytes et les matérialistes, cela m'était interdit, tout simplement.

Les oranges n'étaient plus habillées de leurs films en plastique, certes, mais ON (qui ???) les avaient subrepticement éloignées du bord du coffre, ce qui fait que je ne pouvais que cogner du buste contre le dit coffre, sans arriver à atteindre les oranges de mon groin. Bouddha les avait peut-être rappelées à lui...

Déçu je fus...

Notons que la mère de Kim qui ne comprenait pas grand chose à mes gesticulations nasales m'a gentiment proposé une orange...

C'est peut-être encore la réaction la plus saine qu'on doit avoir avec un fruit, même mis en offrande à Bouddha, Yog Shottoth, John Lennon ou God himself... Le bouffer tout simplement.
Enfin moi je dis ça en toute honnêteté intellectuelle, au risque de me conforter dans mon image d'iconoclaste irrécupérable !
El jinete nocturno

Para mi amigo Jacques Fuentealba

Cruzan el cielo como un grito interminable. En una mano llevan las sedientas espadas y con la otra sujetan los rojos dragones que vuelan desesperadamente, creando un viento frío cada vez que agitan sus membranosas alas.
Jinetes oscuros de noches insomnes, Jinetes de brazos terribles y miradas resquebrajadas, Jinetes condenados a cabalgar el eterno viento de la desdicha.
Jinetes de lunas rotas, que han sentido como late el corazón de la lluvia. Jinetes de bestias que escupen fuego y no le temen a nada.
Jinetes de la Venganza, vuelan, vuelan, y sueñan con atrapar al culpable.
Jinetes de una lluvia ardiente que cae en el lago del alma.
Devorando las distancias, con las espadas en alto, se aproximan a su presa.
Jinetes enfermos de Tiempo. Jinetes memoriosos que profetizan la muerte. Jinetes sin presente, sin sombra, sin miedo.
Jinetes de la Venganza...animados por un único propósito.

El joven Jacques da un paso atrás y se aleja de la visión. "¿Hasta cuándo?", se pregunta con desazón. Día tras día, cada vez que se mira en un espejo, vuelve a ver la terrible horda de asesinos. ¿De qué mundo y de qué tiempo provienen? Aunque no sabría explicarlo, tiene la íntima convicción de que lo buscan a él. ¿De qué crímenes atroces lo acusan? Lo ignora todo, especialmente el hecho de que volverá a empuñar una sanguinaria espada, a cabalgar un dragón negro, y a combatir en épicas batallas...Y será esta misma noche, apenas entre en el sueño.

Pablo Dobrinin

Ci-dessous la traduction faite avec mes petits doigts potelés :
Le chevaucheur de la nuit

Pour mon ami Jacques Fuentealba

Ils traversent le ciel comme un cri interminable. Dans une main, ils serrent leurs épées assoiffées, dans l’autre ils tiennent la bride de leurs dragons rouges qui volent désespérément, créant un vent froid à chaque battement de leurs ailes membraneuses.
Chevaucheurs obscurs de nuits d’insomnie. Chevaucheurs aux bras terribles et aux regards craquelés. Chevaucheurs condamnés à monter l’éternel vent du malheur.
Chevaucheurs aux lunes brisées, qui ont senti comment le cœur de la pluie battait. Chevaucheur de bêtes crachant du feu et ne craignant rien.
Chevaucheurs de la Vengeance qui volent, volent et rêvent d’attraper le coupable.
Chevaucheurs d’une pluie ardente qui tombe dans le lac de l’âme.
Dévorant les distances, épées au clair, ils s’approchent de leurs proies.
Chevaucheurs malades du Temps. Chevaucheurs-mémoires qui prophétisent la mort. Chevaucheurs sans présent, sans ombre, sans peur.
Chevaucheurs de la Vengance… mus par un seul dessein.

Le jeune Jacques fait un pas en arrière et s’éloigne de la vision. « Jusqu’à quand ? » se demande-t-il avec anxiété. Jour après jour, chaque fois qu’il se regarde dans un miroir, il voit la terrible horde d’assassins. De quel monde, de quel temps viennent-ils ? Bien qu’il ne saurait l’expliquer, il a l’intime conviction qu’ils le cherchent, lui. De quels crimes atroces l’accusent-ils ? Il ignore tout, en particulier le fait qu’à nouveau il empoignera une épée sanguinaire, chevauchera un dragon noir et combattra dans d’épiques batailles… Et ça sera cette même nuit, dès qu’il s’endormira.


Pablo Dobrinin (tous droits réservés etc...)
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"Heeeeere we are, born to be king we're the princes of the univeeeerse !"
Ayé, c'est officiel, je suis immortel ! Je me suis fait protagoniser la tronche, j'ai donné mon prénom à un personnage - un reflet-littéraire-de-mon-moi-profond !
Cette nouvelle est arrivée dans ma bam (boîte à mail) pour "services rendus", l'auteur content que je traduise des textes de lui et les propose à des revues françaises, m'a ainsi fictionnalisé dans une short-short-story !! J'avoue que quelque chose d'assez touchant et bizarre à la fois que de de se trouver, même pour quelques lignes, personnage d'un récit :)))
Dans tous les cas, merci à Pablo et bonne continuation littéraire à lui !
Moi je vous laisse, je vais dormir, j'ai le dragon de 3 heures du mat à prendre, faudrait pas que je le rate !

Tuesday, May 22, 2007

Nouvelles du front - au 25 mai 07

Voilà quelques nouveautés au niveau de mes publications :

Une nouvelle de ma plume traduite par mes soins en espagnol et reprise par le rédacteur en chef de la revue, Santiago Eximeno, ça se passe là :

http://qliphoth.eximeno.com/

C'est le numéro 21 de la revue et le dernier... Il n'y en aura plus ensuite... Le rédac chef s'explique dans l'édito... et tout ça téléchargeable gratuitement et en espagnol, bien sûr !

La nouvelle s'appelle "Estrella de la mañana, destino sombrío" en espagnol. L'original français ("Etoile du matin, sombre destin" Non mais sans blague !!) est en attente de lecture/d'avis de lecture ? depuis un moment pour possible publication dans une revue...

Pour les allergiques de la langue de Don Quichotte, vous pourrez vous rabattre sur celle de Molière :

Ma short short story "Requiem de pierre" vous attend en effet également au sommaire du dernier AOC, le numéro 6 d'avril 07.

Plus d'info ici !

http://club-pde.com/forum/viewtopic.php?t=4239

Enfin, plus conséquent, "Rise and Fall of Bianca Nera" sort dans le prochain Lunatique. Une bonne manière de découvrir Sunset Circus, l'univers que je suis en train de développer à travers plusieurs nouvelles (dont "Etoile du matin, sombre destin" constitue un des piliers du background).

ça se passe par ici :))

http://www.eons.fr//main.php?lang=fr&rubrique=Catalogue&idlivre=87

Sur ce numéro, j'ai également "commis" deux traductions : celle de "La trama" d'Elia Barceló et celle de l'article de Santiago Eximeno (j'ai déjà cité ce nom dans ce billet... Oh ? sérieux ? Le monde est vraiment petit !)

Pas plus de déblatérations sur ces revues, je tâcherai de faire un billet sur elles une fois que je les aurai lues. En attendant, il me reste toujours à commenter des Fiction, Borderline, Black Mamba...
Le Devis Perez ou l'art d'avoir un bon titre de roman !

Le dernier salon en date : "Elfic" à l'école Centrale (12 et 13 mai), a été l'occasion pour les équipes de Borderline et de Black Mamba de plancher entre autres choses sur l'efficacité à donner aux titres de ses futurs romans (à défaut de les avoir écrits, ça mange pas de pain !)

Un puissant brainstorming à quatre a permis de dégager une piste principale quant à un premier pas vers un succès ou non succès en librairie.
Il faut, vous l'aurez deviné, un titre qui frappe ! Le genre de titre qui plus qu'interpeler vous cogne et vous laisse groggy !
Analyse rapide du marché (très rapide oui même, je le reconnais) les titres composés d'un nom de personnage célèbre cartonnent :
Le Da Vinci code
Le Syndrome Copernic (dernier en date de Loevenbruck), j'en passe et des plus tartignoles

Ne restait plus dès lors qu'à s'atteler à découvrir LE titre qui allait flinguer, celui qui allait vous crever l'oeil et vous obliger à acheter une vingtaine d'exemplaires, pour vous, vos amis et les amis de vos amis.
Souvent, le titre en question a un rapport avec les supports écrits : comme Da Vinci Code...
pour ma part, je restait persuadé qu'on pouvait construire tout un roman conspirationniste autour d'un mystérieux devis fait par un mystérieux et légendaire artisan portugais !
Perez... ça pourrait être un prête-nom, un pseudo pour brouiller les pistes... et son vrai métier... quel serait-il ? Plombier ? (Franc)-Maçon (le plus probable, mais pas sûr...) ? Carreleur ? Espion écrivant un message codé dans son "devis" ? Celui auquel on fait appel pour tout déboucher, à l'amiable ou en urgence, quand les voies sont vraiment impénétrables ?
Oui parce que j'oubliais de vous rappeler, bien sûr, il faut toujours agrémenter un tel chef-d'oeuvre de révélations sur Dieu ou un de ses proches ou connaissances. C'est ce qui vous assurera un bon pactole, et éventuellement des emmerdes auprès d'une tripotée d'Eglises, mais ça après faut assumer aussi...
Voilà, j'ai l'idée de base pour mon prochain roman (qui contrairement à ce que je viens juste de dire dans l'un des billets écrits cette nuit, ne sera pas de la fantasy... mais un roman-historico-ésotérico-conspirationniste ou peut-être les deux en fait, je sais pas encore...)

Donc, le devis Perez, bientôt dans les FNAC ! Avec un dragon sur la couverture et un mec ressemblant vaguement à Mario Bros !
AT Espagne et Amérique Latine :

Date de mise en ligne de cet AT : 18 Mai 07 Date de clôture : 30 Novembre 07 Des pyramides aztèques à l'Inquisition espagnole, des légendes inquiétantes de la vieille Castille à la guerre Civile, des villes frontières mexicaines aux enivrants carnavals et ferias, du réalisme magique de Garcia Marquez à la saveur musquée du tango, de la Barcelone dépaysante de l'Art Nouveau aux énigmes métaphysiques de Borges, venez nous offrir un voyage dépaysant dans la destination de votre choix : Amérique latine ou Espagne। Les textes envoyés devront conserver l'esprit Borderline : ils devront appartenir aux genres du fantastique, de l'épouvante, de l'absurde, du réalisme magique (pas de science-fiction ou de fantasy). La référence au monde hispanique ne devra pas être anecdotique mais au cœur du récit, en évitant l'image " carte postale " qu'on peut avoir de l'Espagne ou des pays d'Amérique latine. Précisons que les nouvelles soumises devront faire entre 10000 à 20000 signes. Pour le reste, les règles d'envoi sont consultables ici :

://legendsleoben.free.fr/fanzine.html
La fantasy, c'est nul !

Je le sais d'abord, c'est ce que disent tous les auteurs de l'imaginaire "branchés" (entendez ceux qui snobent le "commercial" et se dévouent corps et âmes à leur art... et au fanzinat).
Je le sais d'autant plus, que c'est ce que disent leurs lecteurs également, à ces auteurs éclairés.
Et enfin, je le sais vraiment, parce que j'en écris de temps en temps quand je me dis qu'il faudrait que je commette une saga du type "qui veut gagner des millions de lecteurs" et que je trouve ça nul... Donc, CQFD !
Alors, c'est bien simple, la fantasy c'est nul parce que :
Tolkien l'a TUER
C'est tout de suite moins visuel sur le papier qu'à l'écran
ça sert à rien parce que ça fait pas réfléchir le lecteur sur les grââânds problèmes de la société actuelle (type : la vocation de la bonne littérature fantastique (oui parce qu'il y a aussi une mauvaise littérature fantastique, mais j'en parlerais ailleurs...) ou les encore plus grâââânds problèmes du monde à venir (la science-fiction et notamment le cyberpunk... Bah non, pas le cyberpunk en fait, puisque je disais qu'il était mort, ailleurs sur ce blog... suivez un peu !)
Et pourquoi ça fait pas réfléchir : parce que ça "évade" !! C'est une littérature d'évasion.
C'est un truc de flemmard compulsif pas foutu d'avoir une vraie opinion sur le monde passé ou actuel et la connaissance qui va avec.
je vous le fais version courte (pas une saga en douze tome donc) : Allez, hop ! On va faire un truc médiévalisant, mais comme je m'appelle Johnson et que je connais rien à l'histoire de l'Europe médiévale et que de toute façon c'est relou parce qu'ils avaient pas vraiment d'elfes et de fées (ou si ?) , je vais créer un continent heu... L'Anarathropie, avec cinq pays. Alors, il y aura des nains, des elfes, des orcs, des gobelins, des humains. Voilà. Ils se répartiront en prêtres, voleurs, magiciens, barbares, bardes...
ça vous rappelle rien ?
Donc, pour pas cher vous vous évadez loin... en terrain archi-connu, archi-balisé.
Quelles autres raisons pleines de mauvaise foi puis-je avancer ?
Bah... des tonnes !
Stéréotypes, poncifs, scénarii, backgrounds, univers en carton-pâte... Et puis...
Les dragons !!
Aaaaah ! Les dragons... je peux plus les voir en photos... euh... en gravure, ceux-là ! c'est comme les vampires dans le fantastique classique.
Mais arrêtez, c'est pas vrai ! On devrait en faire des espèces protégées, moi, je sais pas. Les utiliser comme ça a des fins commerciales viles, les user jusqu'à la corde et nous user, nous lecteurs potentiels, au passage aussi... Aïe, aïe, aïe !!
Un dragon dans un roman de fantasy tout de suite, ça fait classe, ça fait mystérieux et ça donne un cachet ancestral, un dragon sur une couverture ça fait vendre.
Howard avait d'ailleurs, déjà à son époque écrit une nouvelle qui s'appellait quelque chose comme "L'heure du dragon" en français... sans aucun dragon dedans, juste histoire de vendre...
Quelque part, je crois, le dragon excite en nous la partie très enfantine, titille peut-être même notre cerveau reptilien pourquoi pas !
Peut-être même que ça a voir avec le réflexe de certains beaufs qui s'esbaudissent devant une belle caisse, à la belle carrosserie, au beau moteur, aux généreux airbags ! Avec un dragon on se dit : "Chouette ! ça c'est une belle bête, une valeur sûre, un animal puissant ! Aaaah ! Je m'assimile au Chevaucheur de dragons, le héros !"
Oui parce que forcément, il y a toujours un chevaucheur de dragons, bien sûr !
Allez, avouez, le dragon d'Histoire sans fin ne vous avait pas laissé indifférent à l'époque...
En fait, là, je vous parle des fameux 90% sûrement, dont parle Sturgeon (90% de daube dans tout domaine de création artistique, 10% d'oeuvres valables).
Ouais, on dira que c'est ça.
Fantasy aussi, en tout cas dans mon esprit, ça s'apparente à vache à lait, en plus de dragon.
Et hop ! Une saga en douze tomes et si ça plaît, je raconte l'histoire de la grand-mère du personnage ou son fils, ou son écuyer...
Donc en conclusion, la fantasy c'est nul, achetez-en, je compte bientôt commencer ma saga !
Une blague (?) arménienne

Ma collègue de travail me racontait une bonne blague du côté de chez elle. Fallait que je vous la raconte. Précision : les Arméniens ont parfois le même humour... Particulier que les Juifs.

Jésus marche dans le désert et rencontre un homme assis par terre.
Visiblement, l'homme souffre, il est immobile et se tient la jambe. Jesus lui demande ce qu'il a et l'homme lui répond qu'il s'est cassé la jambe et ajoute :

"Je t'en supplie, Jésus, fais quelque chose pour moi, soulage ma douleur."

Le Christ pose sa main sur la jambe, la guérit et lui dit qu'il peut marcher.
Plus loin, il croise une petite fille en pleurs qui est très malade, qui tousse et a une forte fièvre.
De la même façon le Christ lui demande ce qu'elle a. Elle lui répond qu'elle a une méchante grippe et Jésus en faisant une imposition des mains la guérit de sa maladie.
Enfin, encore un peu plus loin, le Christ tombe sur un homme qui pleure toute les larmes de son corps. Il est là, assis en plein milieu du désert et n'arrête pas de pleurer, c'est à peine s'il remarque au début le Christ qui s'approche.
Ce dernier arrive à côté de lui et lui demande alors, comme aux deux autres :
" Que t'arrive-t-il ? Que puis-je faire pour soulager ta souffrance ?"
Alors l'homme lui répond simplement, tout en continuant de sangloter :
"Je suis Arménien."
Et le Christ s'assoit à côté de lui et se met à pleurer.

Voilà, j'espère que ça vous a bien fait marrer... Moi j'avoue que moyennement en fait.

Juste pour vous rappeler en passant qu'on fête en 2007 l'année arménienne et qu'il y a plus de 90 ans s'est déroulé un génocide contre ce peuple...
Il y aura dans ce pays une fracture...

des fractures même, des nez cassés et quelques bavures sûrement, non ?

Voilà, Sarko est passé avec une bonne majorité, Chirac est enterré, les voitures ont brûlés, les étudiants déjà défilé, les anarcho-racaillo-n'importe-croquemitaine-des-médias ont fait leur show juste histoire de dire "non" et de rappeler que l'insécurité, forcément, c'est eux...
Pas de danse appris par coeur, valse des sièges et tirez bien sur les pointes (de vos dagues) pour avoir un beau mouvement lorsque vous girouettez et balancez !

L'UDF en eau de boudin devient MoDem, reste à voir quel sera le débit...

La rose qui sentait la napthaline depuis un moment déjà a perdu son dernier pétale, écrasé par des éléphants pris de folie furieuse, sur le chemin de leurs cimetières.

Napoléon-le-tout-petit choisit Malte comme l'anti-Sainte-Hélène...

Tout le monde s'est félicité de la campagne de haute tenue, du renouveau démocratique à part quelque échos dissonnants dans le concert des télés, journaux, radios reglés au millimètre. Mouaif... A force de lire des journaux dissidents, bientôt taxé de haute trahison envers (une certaine idée de) la France, à force de m'attacher à parcourir des brûlots ô combien dangereux tels que Marianne (looool) et surtout le Canard pour y traquer ce que les autres ne disent pas, j'en deviens peut-être parano.

Royal perd, comment faire autrement ? Elle avait au moins 3 ans de retard sur la campagne de Sarko... Rappellez-vous, tous les midis, tous les soirs, les étranges lucarnes pernodiennes qui vous racontent l'Insécurité avec un grand I, ce monstre tentaculaire vaillamment foulé au pied par l'Intérieur, mais qui rampant, revient encore et toujours. Et Sarko, déjà partout à l'époque. "Le premier à", "le seul qui"...
Bilan mitigé, chiffres douteux, qu'importe... ! C'est positif, au final ! Encore et encore !
Maintenant, je sais qu'on rentre dans une ère de bonheur et de sécurité, avec du travail et du pouvoir d'achat pour tous. Enfin, vous n'aurez qu'à regardez les chiffres, voyons ! N'écoutez pas les mauvaises langues...

Il y avait dans ce pays une fracture sociale, disait Chirac, une France d'en Haut et une France d'en bas... rajoutait Raffarin, en précisant que ce n'était pas la rue qui gouvernait... (comprenez, donnez-nous vos voix, on s'occupera bien du reste tout seul)
Maintenant, on aura la bonne France et la France d'en Face ? Celle qu'on devra passer à la moulinette d'un Ministère de l'Identité Nationale, pour la rendre plus propre, plus française ou qu'on devra renvoyer chez elle, car pas assez française, tout compte fait ?

Devra-t-on graver au fronton de toutes les mairies en lieu et place de liberté, égalité, fraternité :

"Karcher, Charter, Lagardère" ?

Non, je n'ose y croire bien sûr !

Tout ira toujours mieux, les chiffres parleront et donneront raison au gouvernement, avec les médias, aux aguets, garants de la bonne marche de la démocratie, impartiaux et honnêtes.

Bienvenue dans le meilleur des mondes, donc !


Monday, April 30, 2007

La vengeance des oranges tueuses !

Bon voilà, après un mois à avoir essayé de décrocher, un mois sans bloguer je reviens épancher mon cœur d’auteur en pleurs sur les malheurs de notreuh mondeuh… Même préoccupation que celles des fossoyeurs d’idées et ponctionneurs de voix qui se gonflent d’orgueil et nous gonflent tout court en disant haut et fort ce qu’il (ne) feront (pas) pour la Frâââânce ! Tout ça au final se trouve réduit à un atavisme nombriliste affligeant du type « regardez-moi, aimez-moi, je suis beau, je vais sauvez le pays ! (mais pas demain parce que demain j’ai piscine) » et à une plus modeste échelle « regardez-moi, aimez-moi, j’écris n’importe quoi, pour faire parler les plumes et crépiter les claviers ! » Leurre donc que toute expression ne s’élevant pas comme un cri du cœur, ou un bruit incongru d’ailleurs…
Mais entrons dans le vif du sujet qui nous ( ?) intéresse… Enfin moi en tout cas. Suite et fin de mon combat contre les oranges bouddhistes Zen du tonnerre de Zeus.
Là aussi, ça s’est à nouveau déroulé comme dans un épisode de la Quatrième Dimension. Vous savez, ces épisodes où rien ne semble avoir changé pour le personnage après son réveil ou après une catastrophe… Rien ou presque. Lui il sait, bien sûr, lui il sait, forcément… Mais tous les autres là autour n’ont aucun souvenir du passé dont il parle, de la chose ou de la personne qu’il mentionne. Aucun souvenir où ils mentent, tous ! Vous voyez le délire paranoïaque ?
Là, en ce jour lumineux et tragique, les oranges étaient bien là à leurs places. Mais… Recouvertes d’un film de plastique !
Pauvre fou, chercheur de torches sous la lumière du soleil, j’ai retenté l’expérience. Pas de coup de jus. Non, Môdame ! Aucune décharge, rien ! Comme quoi, le plastique, c’est fantastique !
Bouddha neutralisé par un vulgaire film ? Je n’ose y croire… et pourtant. Mon nez collé aux fruits n’en croyait pas ses poils !
En attendant, c’est la remarque de Kim qui a provoqué comme une décharge en moi.
Je me suis dit qu’il se moquait de moi, il savait plus que ce qu’il me disait, forcément…

Je lui demandais pourquoi il avait recouvert ses fruits, innocemment, même si vous pensez bien qu’il avait repéré mon petit manège nasal.
Il m’a alors répondu le plus naturellement du monde qu’il les avait achetés comme ça, qu’ils étaient toujours comme ça, déjà filmés…
Mouairf !
Je crois à une conspiration à l’échelle mondiale moi, plutôt.

Saturday, March 24, 2007

Orange... mécanique ?


Aujourd'hui il m'est arrivé un truc de malade। Un truc à mi-chemin entre X-Files et la Quatrième Dimension. Un truc... !
Au magasin de Kim, un bon ami à moi qui tient une bijouterie.
Comme beaucoup d'asiatiques, Kim a un petit "autel" chez lui, sur son lieu de travail... Là, son "autel" consiste en une illustration du Bouddha ou d'un Boddhisatva avec des fidèles à ses pieds qui l'écoutent et à côté de cette illustration sous cadre, de l'encens un petit verre d'eau... et devant, une assiette avec trois oranges ma foi plutôt appétissantes :)
Cet "autel" trône sur le coffre même.
Je regardais son illustration, innocemment comme souvent, me demandant si c'était bien Bouddha ou quelqu'un d'autre.
Vilain défaut que la curiosité (et la gourmandise... n'en parlons pas !) : je me retrouve à m'approcher, puis à coller mon nez contre une des oranges. Oui, je sais, c'est assez animal comme façon d'agir.
Et vlan ! Je prends un coup de jus !
Comme un toutou déboussolé, je recule... puis entêté, je ravance le nez et pof ! Deuxième coup de jus ! Et pas du jus d'orange, non ! Du vrai courant éléctrique et tout !
Je nage en pleine parano et en plein mystère...
Plusieurs explications s'offrent à moi et je n'écarte aucune piste :

1/ C'est un complot de Kim et de sa mère
2/ C'est une punition de Bouddha pour sacrilège
3/ C'est un dispositif secret du coffre
4/ Cela a une explication rationnelle, malgré des apparences de phénomènes surnaturels

Je m'explique :

1/ Kim s'est foutu de moi et à nier toute implication dans cette attaque soudaine et sournoise contre ma personne ET, plus grave encore, sa mère m'a proposé tout à fait gentiment de manger l'orange souillée par mon groin ! Est-elle dans le coup ?

2/ Bouddha a travers ses yeux de papier et sa transcendance omniprésente, ou depuis son nirvana, ou où qu'il puisse être m'a puni, moi, Jacques Fuentealba, pour avoir fourré mon nez dans ses oignons euh... oranges. Comme Zeus en son temps... Zap ! il m'a foudroyé.

3/ J'ai tout naturellement pensé à une orange mécanique reliée au coffre et envoyant des décharges à toute personne non autorisée s'approchant de trop près. C'est ce qui me semble le plus logique.

4/ Ma tendre et douce suggère simplement avec son esprit cartésien qui fout en l'air mes rêveries débiles qu'il s'agit d'un phénomène physique normal. Froid/chaud, électricité statique...
Mouaif... Je suis pas convaincu !

Mon taux d'iconoclastie étant dangereusement élevé (dans certains pays, je vivrais même pas le temps de dire :"Bandes de..."), je penche pour la théorie n°2.
Et vous ?
Qu'en pensez-vous ? Avez-vous vécu éxpérience extraordinaire similaire ?
Voyez-vous d'autres pistes possibles que j'aurais oubliées ?

Friday, March 16, 2007

Sodome, Gomorrhe et plus encore...


Quand les deux anges arrivèrent à Sodome sur le soir, Lot était assis à la porte de la ville. (Genèse 19.1)

Azariel sentait la nervosité de son jeune compagnon. Uriel était né de l’éther il n’y avait qu’une centaine d’années, et malgré une formation impeccable, Azariel pouvait comprendre sa tension devant la première véritable mission qu’on lui confiait. Les mots de Yahvé seraient ce soir de feu et de mort.

— Relève-toi, Juste, dit Azariel à l’attention de Lot qui, en apercevant leur magnificence éblouissante, s’était jeté à terre.

Lot s’empressa de les inviter dans sa demeure. Cantonnée sur une petite colline, elle donnait une vision complète de la Ville du Péché.

Uriel regardait les environs en se lissant pensivement les plumes, méfiant et émerveillé à la fois. L’intérieur de la modeste habitation de Lot fut aussi source d’étonnement pour le novice. L’espace pouvait donc se limiter ainsi ? Les palais célestes s’ouvraient sur l’infini. Comment une famille comptant quatre membres, Lot sa femme et leurs deux filles, pouvaient vivre avec le bétail, dans un lieu aussi confiné ?

Azariel, comme à son habitude, restait totalement impassible. Seules les heures qu’il passait en extase, à prier au Sanctuaire, le tirait de cet état de détachement absolu commun à tous les autres Anges qu’Uriel avait pu croiser.

Il fallait peu de temps à l’Ennemi et à ses serviteurs pour se manifester, dès lors que se présentaient sur leurs domaines les Forces de la Lumière. Déjà s’entendait au dehors une légère rumeur qui allait en augmentant rapidement.

Premiers cris, premiers jets de pierre contre la maison de Lot.

Lot se leva de la table où il avait convié ses invités. Dans ses yeux brûlaient l’éclat inflexible des Justes. Il était prêt à mourir pour que triomphe sa Foi.

Mais avant qu’il se soit totalement redressé, Azariel était déjà à la porte.

— Reste donc à l’abri, Juste, que ta maisonnée se prépare à partir sur le champ. Uriel, guide-les pendant que je les contiens puis reviens m’assister.

Uriel défonça un pan de mur à l’arrière de la maison pour offrir à Lot et aux siens une échappatoire, puis, une fois dehors, il déploya ses ailes pour protéger le groupe.

Ils se mirent en route vers la montagne, et ceux qui osaient se dresser sur leurs chemins s’écroulaient, aveuglés, le crâne brûlant, explosant, terrassés par la magnificence de Uriel.

Derrière eux s’élevaient les premières colonnes de fumée de la ville condamnée et les clameurs de la bataille montaient jusqu’à leurs oreilles.

La femme de Lot, imbue de son statut de Juste, osa se retourner pour regarder l’œuvre de Destruction de l’envoyé de Yahvé, Azariel. Mais nul humain, même le plus pur, ne pouvait contempler l’inénarrable, ni épier de Dieu les mystères de sa Création et de sa Destruction.

Les Portes du Royaume s’ouvrirent en son cœur et déchirèrent son esprit, la vision qui emplissait son être était bien plus qu’elle ne pouvait supporter. Lorsque ces feux d’artifice surréel se retirèrent de son crâne avec un sourd grondement, comme une mer furieuse se retirant à marée basse, un manque terrible envahit son être entier. De grosse larmes d’amertume et de nostalgie roulèrent sur son visage tourmenté, cent mille Eden contemplés durant une seconde, venaient de lui être repris. Elle était sur un chemin poussiéreux et à pic, dans un lieu grossier, au milieu de nulle part. Uriel n’était qu’un humain de plus désormais, et son compagnon, qui massacraient à tour de bras les pêcheurs au creux de la vallée, ressemblait plus à un monstre qu’autre chose.

Les larmes roulèrent de plus belle sur les joues de la femme de Lot et les attentions de son mari n’y pouvaient rien changer. Quand l’eau de ses yeux se fût tarie, le sel continua à s’en échapper en petits cristaux tranchants qui couvraient ses traits de plaies. Puis ses pores même exsudèrent du sel et sa peau, ses muscles, ses os furent changés en cette matière. En s’écroulant au sol sous son propre poids, la statue explosa en une pluie d’éclats.

Sans même accorder un regard à ce spectacle, Uriel dit à Lot :

— Continuez seuls, car nul ne viendra vers vous avec de mauvaises intentions désormais.

Et avec une certaine exaltation, alors que Lot et ses filles, accablés de tristesse, s’éloignaient, il déploya ses ailes et fondit vers Sodome pour répandre le sang des suppôts de l’Autre et jeter à bas les murs de la cité.

Après la chute de Sodome et de Gomorrhe, Uriel parcourut encore la Création pour de nombreuses missions. Il embrasa Babylone et fit chuter sa tour en Enfer, il traqua Judas, qui avait cru pouvoir trahir le fils de Dieu en toute impunité, et il lui fit rendre gorge en faisant voler en éclats son âme comme un miroir de malheur. Partout où la présomption aveuglait le cœur des hommes et les détournait du Seigneur, partout où l’homme se prenait pour son propre dieu, il frappait, parfois subtilement et indirectement en manipulant les institutions humaines et les milices ou les révolutionnaires, mais le plus souvent avec une sauvagerie inégalée...

Tout était confus dans son crâne. Les souvenirs s’échappaient comme du sable entre ses doigts, seul un château éphémère résistait encore, menacé par la mer de l’oubli. Il avait eu un corps magnifique, fait entièrement de lumière, et son âme pouvait contenir tout le firmament... Il était la vengeance, il était le feu du ciel... ou quoi ? Seul une petite étincelle brillait encore au fond de lui, un reflet brisé d’un royaume lointain. Les autres l’avaient abandonné, lui retirant même le souvenir de leurs visages, de leurs noms, disant que telles n’étaient plus les voies de... de qui, d’ailleurs ? Mais lui savait, il entendait la voix, les mots qui le guidaient sur le bon chemin, qui comme au bon vieux temps lui indiquaient qui devait mourir et comment.

Son corps était faible et limité, car les autres (l’Autre ?), dans leur orgueil immense, avaient décrété qu’il s’était fourvoyé et lui avaient arraché ses ailes et ses pouvoirs. Son esprit était en proie aux ténèbres et à l’oubli, mais il avançait toujours sur la voie qu’on lui avait tracé, qui était sa seule raison de vivre, acharné à faire le plus possible avec le peu de moyens dont il disposait.

Il regarda une dernière fois derrière lui, vers la ruelle brumeuse où il venait d’accomplir sa mission. D’où il se trouvait, il distinguait sans difficulté le sang de la prostituée éventrée se répandre dans le caniveau, en une fuite précipitée.

Un scalpel ne pouvait pas faire chuter une ville de pécheurs, mais même ainsi...

Il prouverait à tous que sa vision, plus que millénaire, était la seule juste, aucun ne pourrait détourner les yeux de son œuvre.

Tous sauraient. Tous.

Peu à peu dans son esprit que la grâce finissait de quitter, le nom d’Uriel s’effaçait et un autre, fait de fanatisme et de plaisir sadique, commençait à se former : Jack.


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Pour la petite histoire, cette nouvelle devait paraître dans un fanzine dont malgré quelques coups-de-coude mailiques de temps à autre, je n'ai plus eu de... nouvelles... lol. Semblerait que le fanzine, dotée de la même vie fragile et délicate de papillon que nombre de ses congénères, soit en torpeur...
Je me permets donc de la mettre en ligne.
Dans la genèse de mes textes, en y repensant, je crois que c'est une des sources de ce qui allait devenir plus tard mon roman Retour à Salem. Un des textes précurseurs parce qu'il s'interroge sur les mandats divins et ce qu'ils peuvent avoir de monstrueux pour l'entendement humain. Ce que l'on pense être juste ou bon est peut-être complètement différent, à dix mille lieues de notre compréhension, de notre éthique, car issue d'une réalité qui nous dépasse complètement.
LA LECTURE ? UNE ACTIVITE TRES DANGEREUSE !


Voilà
juste un rapide billet pour attirer votre attention sur les dangers de la lecture.
On ne rappelera jamais assez les dangers de l'écriture, surtout lorsqu'elle est engagée ou simplement polémique. Parfois aussi, lorsqu'elle est mauvaise (attention dans ce cas aux tartes à la crème)... J'en veux pour preuve Salman Rushdie et toute une pléthore de mecs armés de ridicules - et incisives - plumes contre les sabres aiguisés des obscurantistes de tout poil. Donc l'écriture, ok, c'est dangereux !
Mais on ne parle pas des dangers de la lecture, qui sont pourtant réels !
Forcément, si les mots qu'on écrit sont des armes, ils peuvent blesser ceux qui les lisent non ?
Deux exemples pour vous convaincre...
Avant hier, j'ai failli me fracasser le crâne en revenant de ma pause du midi et en descendant un escalier qui donnait d'un parc l'autre... A Charenton on a deux parcs qui se superposent : un à côté de l'école d'archi avec un terrain de basket et tout et tout, entretenu et tout ça et un deuxième plus bas qui sert de dépotoir à crottes de chiens pour les pov qui vivent en bordure du périph et d'autoroute avec pas de verdure : beau tableau de la France d'en haut et de la France d'en bas.
Je descends donc l'escalier qui donne d'un parc l'autre... et manque de répandre ma cervelle et un puzzle d'os craniens sur le sol parce qu'en lisant je voyais plus mes yeux et manquais de trébucher.
Le bouquin de space opéra espagnol que je tenais dans mes mimines ébahies (oui c'est une licence poétique : sur mon blog des mains peuvent être bouche bée... Si on leur fait des baises-mains), ce bouquin donc était le seul responsable à mon faux pas presque fatal !
Ouille !
Vous voyez combien la lecture est dangereuse ?
L'hiver 2005 (... ou 2004 ?) je descendai l'avenue de la Liberté, qui donne sur le Quai des Carrières, toujours à Charenton... Un autre bouquin, dont je ne me rappelle plus le titre ni le sujet... ça devait sûrement être un truc passionnant genre Matheson ou Dick, pour que je m'y agrippe comme ça.
Les gros gags de l'hiver, c'est insensé ! Vous voyez, nez rouge, qui coule, froid qui fait tremblotter, vent glacial ciel couvert.... et... et... plaques de verglas bien sûr !!
Je devais être en retard (je suis souvent en retard... :s :s), je marchai pressé et en lisant et mon pied fait... Ziiiiiiiiip sur une belle plaque qui traînait par là... (Que faisait-elle là ? Voir le billet sur l'araignée-parapluie et les Sépulcreux lol)
Une voiture déboulait à ce moment, j'ai replié bien vite mes jambes qui dépassaient sur la chaussée.
J'ai alors eu droit à un speech d'une dame entre deux âges qui passait par là et m'a confirmé :
"Vous savez c'est dangereux de lire..." et a saupoudré ça de "Vous avez lu dans les journaux, un fou qui jette les gens sur les rails du métro"... Glups !
Du coup je suis arrivé plus en retard encore.
Voilà,
la lecture c'est dangereux. J'espère que je vous ai convaincu d'arrêter de lire.
D'ailleurs, vous pouvez éteindre votre ordinateur, si ce n'est déjà fait...

Friday, March 09, 2007

Metro, boucan, crado

Allez. Pour parfaire mon image de mysanthrope, je vais me faire un plaisir d'enfoncer le clou dans une porte ouverte.
Bénis soit les non-usagers du métro... ça doit bien faire 12 ou 13 ans que je suis un utilisateur très réguliers de ce mode de transport, mais loin d'être un fan !
Est-ce que c'est moi et ma parano vicieuse, ou est-ce que ce n'est pas de plus en plus crade et de plus en plus bruyant ?
On m'avait envoyé l'année dernière un "rapport" par mail sur l'hygiène désastreuse du métro : on avait retiré 4 sièges et on avait analysé ce qu'on pouvait y trouver : vomi, urine de rat, de chiens, traces de sperme... En fait, prendre le métro revenait à se laver les mains dans les toilettes après avoir tiré la chasse.
La vérité dans tout ça... ? Je sais pas, c'était le genre de messages qui se baladent sur le net et qui peuvent être sérieux ou bien du GN'IQ... du gniq... du Grand N'Importe Quoi, comme en vrac : "Messenger va devenir payant", "en mélangeant du dentifrice fluoré, du charbon et un reste de sandwich t'obtiens une bombe" ou "Ségolène Royal est socialiste".
Reste que de visu, le métro c'est flippant : mon travail consistait un temps, entre autres, à mesurer l'apparente propreté de restaurants ou autres magasins. En fait, on se rend compte que regard superficiel et regard minutieux peuvent tout changer.
Les gens ne voient plus rien ou quoi ? Ou peut-être simplement qu'ils s'habituent... On s'habitue à tout paraît-il. Vous croyez possible de compter le nombre de vieux chewing-gums collés sur un quai de métro ? Vous avez zieuter de près un siège de métro et essayez de déterminer sa couleur ?
Incivilité ? Ouais sûrement... Mais pas que. Sûrement qu'il y a trop de monde qui prend le métro et que c'est ingérable. Les gens sont crades aussi faut dire et prennent les lieux de vie pour des poubelles.
Autre point vraiment désagréable, pour moi, grand lecteur, limite insupportable à vivre même ! Pourquoi les gens se sentent-ils obligés d'ouvrir grand leur gueule comme ça dans le métro ? On est en société oui ou merde ? Vraiment, ça me débècqute ça !
Je reprendrais la chanson des Berthelouze et je vous demanderai de la reprendre en choeur avec moi : "Tu devrais apprendre à fermer ta gueule !"
Déjà que deux mémés racontent à côté de moi les tracas de leurs ménopauses respectives sur le mode nostalgie quand tu nous tiens : "Oh ! Tu te rappelles, dans les années 80..." c'est dur, mais elles sont autant chez elle que chez moi dans ce fuckin' métro. Mais qu'un gogol se mettent à moitié à hurler dans son portable : "Ouaaaais ! Ch'uis dans le mééétro !!" ou pire me fasse subir son rap ou tout autre soupe commerciale musicale, ça me fait vomir !
Vive l'air du tout-numérique, on peut télécharger ce qu'on veut - musique, film, jeu - et infliger ça à son voisin forfuit de siège.
Et moi dans tout ça, si je veux juste pouvoir me concentrer sur mon bouquin tranquille, sentir les embruns (hem...) sur un navire imaginaire s'embarquant pour le grand océan ?
En fait j'en suis sûr, ça fait partie d'une conspiration du bruit, pour rendre les personnes qui la subissent inattentives et abruties.

Télé partout, radios dans les centres commerciaux, dans la plupart des magasins, sur les places de marché... A méditer non ?

Ouaip... Décidément, j'aime pas les Gens avec un G, cette masse informe et anonyme, même si j'apprécie les individus.... Désolé !

Thursday, March 08, 2007

"C'est vrai que vous les mangez, vous, les chiens"

La vioque qui avait lâché ça, tenait de la bourge parisienne qui a mal tourné, la quarantaine bien entamée et mauvaise, bajoue flappie et oeil torve compris. Elle traînait dans son sillage purulent son supposé conjoint, dont le silence veule trahissait à n'en pas douter sa condition de mari battu, et le sujet qui nous intéresse tous, j'en suis sûr, son cabot.
C'était, je ne me rappelle plus, un truc rampant, petit et moche. Baveux, je sais pas, aboyeur je sais pas non plus, parce que j'ai pas eu le loisir d'en voir tellement plus.
On revenait de Paristore et Tang Frères (quand on y va, on passe toujours au deux systèmatiquement, ne serait-ce que pour voir la tête du gars à l'entrée de Tang Frères, vert, lorsqu'on se pointe avec nos sacs de la concurrence)... On revenait de ces deux magasins donc, chargés comme des mules et à la recherche d'un coin sympatoche ou se poser pour se défourmiller et boire quelque chose.
Charmant petit traiteur chinois qui nous attendait, sur le même trottoir. Avec des employés tout ce qu'il y a d'aimables et de serviables (tiens, je me croirais au travail là, en parlant comme ça...). On se pose donc, les sacs par terre à côté de la table... enfin, il y en avait une sizaine, donc, tout autour de la table, et peu de minutes s'écoulent avant que la vioque fanée, son mari battu et leur chien moche se pointent.
Ma douce et ma pomme nous regardions les sacs et le chien, alternativement, avec appréhension. Je me voyais déjà filer un coup de pompe au sale cabot, s'il s'approchait trop (je défends mon bifteck, oblige !)
L'intervention immédiate du patron fut alors vraiment vécu comme un soulagement, un don du ciel (bon, ok, j'exagère un peu).
"Non Madame, on peut pas accepter le chien dans le magasin."
La vieille peau minaude, sort une abomination :
"Mais c'est mon bébé !"
Hum !
Je coule un regard vers le bébé déjà présent en salle avec son papa et sa maman, regarde le sac à puces et autres vermines vautré sur le sol. La comparaison n'est pas heureuse. L'est trop poilu, c'mioche !
Je me pince les lèvres pour éviter de répondre à l'abomination par une énormité peu diplomatique dans cet ordre d'idée "trop poilu !!" Ma tendre et douce, en face de moi, a sûrement dû penser la même chose.
Le chinois, en maître des lieux, boute avec toute la délicatesse, le tact et la fermeté propre aux asiatiques, les colons et leur fauve.
Perfide, la vioque lance donc sa deuxième abomination, celle qui lui vaut un titre là en haut de ce billet.
Je sais pas si elle a ajouté un truc du genre "Allez, vient Choupette !!" Mais c'est fort possible !
On échange quelques mots en rigolant avec les chinois propriétaires du traiteur (père, mère, fille) et la mère de dire qu'ils n'ont pas le droit de faire entrer des animaux dans l'établissement. On peut aisément le comprendre non ?
Fin de l'épisode.
Je vais pas vous faire une thèse sur le racisme français et/ou parisien (d'aucuns disent que les provinciaux et paysans sont plus racistes que les gens de la capitale, remarquez...). Je laisse ça à ma tendre et douce Celeezer qui souhaite parler de ce même épisode dans son blog pour illustrer ce thème.
Non, moi je veux... hem... recentrer le débat. Sur le point principal, après tout. Le chien.

"C'est vrai que vous les mangez, vous, les chiens."

C'est pas faux... comme dirait Gauvain dans Kaamelott.
Mais je répondrais à la vioque, et à toutes les vioques de la Terre qui parent leurs jours décrépits de bêtes à poil : "Et alors ?"
Et alors ? ça fait quoi, diantre de bon Dieu !
En quoi est-ce anormal ou immoral ou obscène ou ce que vous voulez comme qualificatif négatif de manger du chien ?
L'européocentrisme est en train de nous bouffer la tête (normal on est en Europe).
Bon, paraît que la viande de chien c'est un peu trop gras, mais sinon...
C'est quoi ce délire de penser que les chiens et les chats sont des animaux dits "sensibles", dixit le cours de droit de ma tendre et douce et qu'ils ont donc, comme animal domestique, un statut particulier par rapport au poulet ou au boeuf ?
On s'émeut des conditions dans lesquels les chiens sont élevés pour être bouffés dans certains chenils en Chine. Et c'est vrai que c'est dégueulasse et qu'il faudrait pas faire souffrir des animaux, même si c'est pour les bouffer après. Mais et les poulets déjà mentionnés ci-dessus ? Vous croyez qu'ils ont de meilleures conditions de vie ?
Moi je bouffe du poulet quand je veux, comme des millions de français (il est vrai qu'on peut pas s'empêcher de croiser des végétariens de ci de là) et je lâche jamais une larme quand je vais chez KFC, sauf si c'est trop vraiment épicé...
Alors parce que le poulet descendrait des dinosaures (si si il paraît, les oiseaux sont des dinosaures, ou un truc dans le genre, j'ai pas fait bac S), il n'aurait pas autant de sensibilité que le chat ou le chien ?
Dans nos sociétés modernes décadentes aux forts relents de pourriture, on a anthropomorphisé les chiens et les chats, jusqu'à en faire nos semblables. A tel point qu'il y a des salles de sport pour animaux, je vous passe les toiletteries en tout genre, les pâtissiers pour animaux... Et dans le même temps on dégage des SDF de centre-ville, parce que ça fait... "sale". Aux yeux de beaucoup de gens, c'est (même) pas des chiens. On va où là ?? Et les merdes de chien qui pointent insolemment leur bout sur tous les trottoirs de la capitale, c'est pas sale ça ? Même certains parcs ou jardins publics, le bois de Vincennes par exemple, en sont souillés. Vous vous voyez jouer avec vos enfants, éclater de rire et vous roulez dans l'herbe ? Ou simplement pique-niquer ?
En Italie, vous pouvez récolter une amende si vous promenez pas votre clébard au moins deux fois par jour ? Et bientôt, une amende si vous l'emmenez pas au moins deux semaines par an en vacances ?
J'aime pas les animaux domestiques, non, je les aime pour ce qu'on a fait d'eux. Bêtes dénaturées qu'on habille, coiffe, emmène chez le psy. Et pour cause, à force de le comparer à un humain, le chat ou le chien se met à avoir les mêmes dérangements mentaux que les hommes qui les couvent d'une attention trop grande.
Les chiens c'est encore le pompon : serviles avec leur maître, baveux, puants de la gueule et potentiellement dangereux, voire très dangereux avec les autres.
Peut-être que vous aurez ou que vous avez eu l'occasion de lire ma nouvelle Chien de garde en attente chez un rédacteur en chef d'une revue. Cela retranscrit à peu près ce que je vois de pire dans le chien (il a des bons côtés aussi c'est vrai... mais attardons sur les mauvais, c'est plus drôle !)
Le chat, malgré que j'apprécie beaucoup cet animal, parce qu'il garde une certaine forme d'indépendance et de liberté, le chat ne ressemble plus vraiment à l'image que j'aimais m'en faire.
Le plus souvent, ils sont énormes et se traînent.
Paraît que le chat, ça a un goût de lapin.
Paraît...
Pendant la guerre, les gens se posaient pas de question de ce genre, et on n'en voyait pas trop des chats, dans les rues de Paris.

Si un jour on me propose un plat de chien, je dis pas que je refuserai.

Tuesday, March 06, 2007

Comme une araignée aux pattes à moitié brisées,

il se tenait là. Au milieu de la route.

C'était un parapluie, de couloir beige foncé avec des motifs, sûrement. Sa carcasse était trop défoncé pour que j'ai le loisir d'observer son plumage.
Je revenais de manger ce midi de chez moi, et voilà que je fais cette étrange rencontre, juste dans une des rues les plus biscornues de ma ville. Juste après un virage.
Cette étrange vision d'un objet familier mais détruit par le vent et potentiellement dangereux, car au milieu de la route, voire presque agressif, cette vision donc m'a fait penser le temps d'une seconde à la série que je suis en train de regarder ces temps-ci : Dead like me. On y présente les sépulcreux : des créatures genre gremlins, invisibles du commun des mortels, qui sont la cause des décès des gens victimes d'accident (et hop que je renverse un peu d'eau pour que tu glisses dessus et tu te ramasses, et v'la que je scie un peu une corde pour faire tomber un piano sur une passante).
Je me suis dit un instant que ça pourrait être un sale coup d'un Sépulcreux. La voiture arrive à toute blinde (c'est souvent le cas dans ce virage) et tout soudain sur une araignée géante en toile et métal... Et c'est le drame. Paf dans le décor. Morts et tout ce qui s'ensuit.
J'ai donc pris le parapluie et ai coincé ses pattes brisées dans une grille sur le trottoir (car il y a en plus des travaux dans le coin, encore un plaisir pour les Sépulcreux, les accidents de travail).
Et je me suis dit : dans tous les cas, j'ai fait une BA aujourd'hui.
J'ai sûrement sauvé pleins de vie et en plus, j'ai permis à un parapluie salement amoché d'éviter l'humiliation de se faire ratatiner.

Paix sur Terre aux hommes de bonne volonté, donc !

N'empêche, durant l'après-midi j'ai un peu psychoté, sueur froide et tout ça, en pensant que j'avais peut-être oublié d'éteindre la plaque chauffante de la gazinière et tout et tout, avant de partir !

Pas de rapport entre les deux, me direz-vous ?

Peut-être qu'inconsciemment, je me suis rappelé que les personnages dans Dead like me, lorsqu'ils se mettent en travers du chemin des Sépulcreux, récoltent un paquet d'emmerdes et de méchante poisse.

Mais bon, j'arrête de délirer... C'était juste un parapluie au milieu de la chaussée... Encore que... Qui sait ?

Sunday, March 04, 2007

Le Cyberpunk est-il mort ?

Je lance le débat, le balance comme ça dans l'arène de l'opinion publique et espère avoir des réponses éclairées de tout un chacun, des auteurs et lecteurs français et pourquoi pas d'autres nationalités (je pense à mes amis d'Espagne et d'ailleurs).

Une petite définition déjà : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cyberpunk

La réflexion m'est venue en parlant avec une éditrice de l'imaginaire sur le Salon du Livre 2006, qui m'avait balancé cette assertation tout-à-trac, comme je lui parlais du cyberpunk :
"Le cyberpunk est mort." C'était sans appel.
Diagnostic ? Quand a eu lieu l'enterrement ? Son point de vue était le même que celui de Jodi, mon pote grand amateur de cyberpunk devant l'éternel, joueur du JdR Cyberpunk et de son petit frère Cybergeneration, lecteur assidu d'auteurs comme Walter Jon Williams et Gibson.
Il est mort, parce qu'il a été rattrapé par la réalité.
Voilà en substance le mobile, voilà le nom du coupable : la réalité.
Et les espagnols dans tout ça, ils sont à la masse ou quoi alors ? Ils en écrivent bien du cyberpunk, bien plus qu'en France, j'ai l'impression. Rodolfo Martinez est en plein dedans dans l'un de ses derniers romans justement, à ce qu'il semble (je n'ai pas eu le loisir de le lire), Joaquin Revuelta et Eduardo Vaquerizo en écrivent également, et récemment j'ai vu passer un texte d'un sud-américain dans cette veine. Sans parler de quelques anthologies que j'ai pu lire contenant des textes de ce sous-genre de la SF. Je crois qu'on pourrait encore multiplier les exemples.
Et les américains produisent encore. Marrant de voir que Greg Egan (australien si je ne m'abuse) semble jouir d'un certain prestige au près des amateurs de SF de la péninsule et d'une certaine considération dans les maisons d'édition de ce même genre et de ce même pays.
Au ciné, on dirait que la mayonnaise n'a pas vraiment pris, finalement... New Rose Hotel n'a pas cartonné, loin de là, Nirvana avec l'inénarrable Christophe "Highlander" Lambert offre à boire et à manger, certains aiment (moi : je suis bon public) d'autres détestent. Matrix... Euh... C'est pas du cyberpunk en fait... Si ? Non bof pas trop... il y a Avalon peut-être ? Je l'ai pas vu, ça sera à vérifier. Paraît que c'est brouillon et bordélique. Voire décevant. Il y avait bien EXistenZ, mais est-ce du Cyberpunk ? Et puis c'était pas terrible, en fait.
Faut se rabattre sur les mangas pour trouver du cyberpunk digne de ce nom : Akira bien sûr, Appleseed, Ghost in the Shell.
N'empêche. Un éditeur m'a récemment demandé ce que je pouvais lui trouver dans le domaine hispanique.
J'attends de voir ce que vous en pensez mais je dirais...
Allez...

Le Cyberpunk est mort, vive le Cyberpunk.


Journal des Nouveautés I



Je me lance dans un "journal des nouveautés" afin de parler de textes que j'ai été amenés à traduire ou écrire et qui se voit finalement publiés.
Du côté du Black Mamba, ça bouge... Le serpent sort une nouvelle fois de la jungle éditoriale pour mordre et faire sa danse de séduction :
C'est le Black Mamba 5, un numéro sous l'auspice du polar avec une couverture d'un dessinateur talentueux, Anthony Geoffroy, et c'est peu dire. "Bonne marge de progression à prévoir, me disait Laurent Girardon, vu qu'il est tout jeune encore." Je veux bien le croire !
Les illustrations intérieures sont également plutôt sympas selon moi. Celles de la nouvelle Lola m'ont particulièrement plu (Damien Venzi). Et la nouvelle en elle-même me fait retrouver un auteur que j'avais découvert au sommaire de Borderline - David Miserque - et qui se débrouille selon moi très bien ! Histoire de casse, ambiance à la Tarantino... ça balance !
On retrouve aussi Alexandre Tuis, qui avait fait la couverture du Borderline 5 et illustre ici une nouvelle horrifique, le Conservateur des Enfers de Kaïly Caine. On apprécie le ton donné à l'histoire ou pas (c'est quand même un peu gore) et le trait particulier de Tuis, "malsain". Pour ma part, j'accroche, bonne osmose entre textes et illustration.
Pour ma propre nouvelle, Epilogue, j'avoue que j'ai été un peu surpris par le choix graphique de l'illustrateur. C'est un rendu BD alors que je voyais quelque chose de plus réaliste et le personnage ressemble à une sorte d'Hercule Poirot en plus mince. Le dessin en lui-même (Samuel Figuière) est agréable et en relisant la nouvelle, je me suis rendu compte que ça collait à l'histoire, plus que ce que j'avais gardé comme souvenir. Comme quoi, ça fait pas de mal de se replonger de temps en temps dans des textes qu'on a écrit. Pour le coup, cette nouvelle n'a que quelque mois.
Dans un autre genre, Nicolas Benard nous offre une nouvelle de science-fiction intéressante au dénouement bien trouvé. Thomas Balard au crayon pour les illustrations. Au risque de vexer, je dirais qu'on l'a connu plus inspiré, mais le facteur temps a dû jouer...
La BD de Coolter et Quicampoix m'a permis de découvrir ces deux personnages dont j'avais entendu parler et que je ne connaissais pas. Le trait de Sylvain Chevalier est "classique" et bien maîtrisé, le scénar de Jonas Lenn offre un moment de divertissement plaisant.
La deuxième BD de Samir Haniche - Chaos - est plus personnelle tant au niveau du style graphique que du scénario, pas forcément aisée d'approche mais laisse songeur. Le thème de la Nature opposée à la technologie m'a toujours parlé (j'ai pas mal joué à Werewolf: The Apocalypse et Mage: The Ascension, c'est sûrement une des raisons de cela).
S'ajoute à cela deux interviews, une sur Cédric Sire, l'autre sur Maurice G. Dantec et les traditionnelles critiques livres, jeux, films...

Saturday, March 03, 2007

Franc-tireur... ou tire-au-flanc... Un peu des deux, flan-tireur je dirais...

Les exams, tests, oraux, épreuves sont redoutables. Ils nous mettent face à nous-mêmes de la plus désagréable des manières qui soit (pourvu qu'on triche pas bien sûr, je l'ai vu l'autre là au fond, qui m'écoute pas mais qui louche sur sa langue pendante pour lire l'antisèche qu'il a collée dessus... allez un peu de concentration là...).
Vous trouvez dans un grand hall avec 1000 autres candidats, c'est moche... c'est très moche, ma p'tite dame. Du coup, vous vous dîtes... Euh, qu'est-ce que je fous là moi, à 9:00, à plancher sur un sujet dont je n'ai que de vagues impressions de déjà-vu concernant une très hypothétique troisième partie, une poignée d'exemples rabougris et surtout... surtout, pas la moindre idée du moindre commencement de plan ! Les rouages se mettent en marche, le bagage (intellectuel) se pose sur la feuille de brouillon, bonnant malant, à la manière d'une Samsonite boycottée et interdite de territoire, une Samsonite clandestine et sans papier en quelque sorte... Puis vous arrachez à votre matière grise ce qui vous semble être la substantifique moëlle, un jus de cerveau premier cru... ou un jus de chaussette, du pâté pour chat, de l'eau de boudin... C'est selon vos connaissances et l'inspiration du moment.
Dans les cas des concours de l'administration que j'ai pu passer c'est assez déprimant donc, surtout que c'est pas toujours ça les salaires proposés.
Mon truc, ça serait d'être bibliothécaire... Mais ça semble l'Enfer (avec un e majuscule) pour y arriver. Et même avec toutes les bonnes intentions du monde... Ce n'est pas parce que l'Enfer en est pavé (d'intentions) que je suis forcément près d'y arriver...
Pour en revenir au sujet qui nous intéresse, les exams et cette sorte d'introspection qu'ils nous forcent à faire, sur nos propres limites, faiblesses (et j'espère forces, quand même), je viens de passer récemment un test pour une grosse société... et...
la Culture G.
vous connaissez ce truc, qui sert de fourre-tout, que tout le monde est censé avoir mais qui peut en fait vouloir dire tout et n'importe quoi, selon qui en parle... Vous savez ce truc-là, dont par consensus, on s'évertue à placer dans un espace médian, à equidistance de tout le monde... Un machin supposément démocratique donc, égalitaire, masse-de-savoir-forcément-à-portée-de-tout-le-monde !!
Ouaip... Coton tout plein la Culture G. Pour quelqu'un comme moi, qui de façon plus ou moins consciente, plus ou moins artificielle, plus ou moins acharné, s'est mis en tête de cultiver sa différence comme une fleur exotique aux piquants acérés et aux couleurs charmeuses... C'est un guêpier, un piège à loup... En bref une horreur... !!!
J'essaie de m'intéresser, oui M'sieur Dame, mais j'évite d'aller m'agglutiner systématiquement au point médian dès que le consensus créé une oeuvre, un événement historique, une pensée, un courant de mode "majeurs"... Je dis pas que je vais pas jeter un coup d'oeil de temps en temps à ce baromètre du goût-des-autres et que je ne m'approprie pas moi aussi certaines de ces manifestations. Mais je me suis toujours méfié de vox populi et des appels de sirènes, voire des coups de klaxons insistants de la dictature de la norme. A l'époque de la démocratisation fanfaronnante et médiatisée des esprits... Je sens en arrière-goût des relents de nivellements par le bas. Vous voyez, ces machins remplis de paillettes qu'on agite devant nos yeux ébahis, gonflés et crevant d'images, ces bouts de fesse qui se sont mis en tête de péter... euh ! chanter et de vendre des albums sous le patronnage bienveillant d'artistes plus... confirmés... ça me donne un peu envie de vomir. La conformité engendre souvent la médiocrité, et l'iconoclastie aussi, remarquez mais bon...
La loi des 10% contre 90% : rappelez-vous Sturgeon... Allez vous me lire trois de ses nouvelles pour ce soir et vous pourrez aller en paix...
Pour recoudre mon propos un peu décousu, je reviens à ce test avec des questions de culture générale... Il y avait des questions implacables ! Implacables parce que ce sont elles qui m'ont plaqué (genre match de rugby viril) sur la table dès que je les ai parcourues, vissé au fond du siège, les miquettes à fond !!
Simples et sans appel. Et l'image qu'on à de soi dégringole comme un suicidaire qui fait le pari d'aller plus vite que l'ascenseur de la tour Eiffel et qui veut pas s'encombrer d'être serré dans une petite cage branlante. Bah ouais, il est suicidaire et claustro en plus !
Donc une image de soi en chute libre. C'est quoi ces questions, je me dis. On me sort des noms que forcément je connais, des types dont vous voyez la tronche tout les jours dans les journaux ou à la télé, on me demande le nom du prix Nobel de la Paix 2006, du Goncourt 2006... Le genre d'info qui sont passés forcément un moment par une case dans mon cerveau du genre fichier .temp avant d'être avalées par la poubelle car jugées inutiles... aaaargh !
Qu'est-ce qui est le plus important pour moi ? Lire des nouvelles de Santiago Eximeno, de Pablo Dobrinin, de Alfredo Alamo, me replonger dans Horacio Quiroga ? Ou parasiter mon esprit avec des trucs, dont à la rigueur, je me fous...
Pourtant, la logique voudrait que je sache qui est ministre en France aujourd'hui de l'Emploi ou de l'Education... La logique de la survie dans le monde du travail, passez par la case recrutement, merci.
Et en fait, c'est pas vrai, j'm'en fous pas, je cherche à m'intéresser, je le jure, mais je dois avoir un esprit trop freaky, déjà trop déformé par ce dont je me délecte au niveau écriture, lecture, traduction, matage de films et séries, parce qu'à vrai dire, je n'arrive pas à accrocher ce type d'information bien longtemps et à leur trouver une place perenne dans ma tête. Bon, en insistant, si, je dois dire que quelques unes s'accroche. Je savais bien que Luc Ferry était Ministe de l'Education... mais en fait non, l'information est déjà périmée, fallait updater, c'est tellement vieux que ça remonte presque à son parent, Jules.
C'est vous dire.
Peut-être que l'on devrait s'inquiéter de la "médiocrité de nos hommes politiques" comme disait Coluche en reprenant, selon ses dires, VGE. Moi ça m'inquiète plus, ça me désole. Du coup, j'y pense et puis j'oublie.
Voilà la cause finalement de cette incapacité à figer des souvenirs "triviaux", quotidiens et pourtant "hyper" importants, à agripper cet espace médian que d'aucun appelle culture générale. Je préfère un bon déni de réalité pas piqué des hannetons, me faire ma propre culture à moi, et fuck off starlette et paillettes, politicards en mal de mandats, de postes et d'électeurs, basta l'intelligentsia germanopratine et les atermoiements boudinés "d'auteurs" encensés par la critique.
Pas constructif sûrement, mais on se refait pas.
Du coup, je pioche les infos qui m'intéresse par ci par là et je vois ce que je peux en faire dans le cadre de mes textes, mais je ne cherche pas à me formater... Je crois que j'en crêverais tiens...
Ce qui m'amènera à parler de mon iconoclastie rampante, dans un prochain billet.
Tout ça pour dire que c'est bien vicieux les exams. Sorti de là en me disant que j'étais une nullité de l'actualité, j'ai opté pour me rassurer en me disant, bah, en bien ou en mal... Je suis... différent (vous savez, comme dans Forrest Gump : "Votre fils est différent Madame, les autres enfants sous là (montrant la moyenne) et le vôtre, là (montrant sous la moyenne)")

Friday, March 02, 2007

Pourquoi Midian ? Pourquoi Salem ?

Midian est un lieu, imaginaire (?), qui trouve sa source dans la Bible. C'est une ville contre laquelle entre en guerre le peuple hébreu. Clive Barker - auteur à l'imagination fertile et dérangée - reprend ce nom et déforme la référence biblique en en faisant une ville de monstres, dans son roman "Cabal". L'idée d'une communauté de monstres, victimes de l'homme et pourtant prédateurs, obligés de se terrer pour survivre m'avait fortement et durablement impressionné. Le roman pose la question de la limite de l'humain, certains monstres, comme certains humains sont irrécupérables, des enfants de Midian se montrent plus humains que leurs bourreaux...

Salem est le cadre d'un roman que je compte bien publier un jour, et qui met en scène différentes familles de sorciers descendants des victimes des procès de Salem. J'y traite les thèmes du bien et du mal et des choix que l'on est prêt à faire pour survivre. Jusqu'à quel point est-on prêt à se battre pour ses idéaux ? Jusqu'à quel point le fait d'y renoncer fait aussi perdre son humanité, dès lors que l'on pactise avec des forces mauvaises ?

Et le coin de ciel... C'est pour donner le change, qu'on ne pense pas que je suis juste une sorte de goth dans sa grotte, cynique et ruminant l'échec de l'homme et la hausse continuelle des impôts ! Je pars du principe que la vie n'est pas "ouééééé ! supergénialdelamortquitue " ou au contraire "dâââââârk". C'est une grosse boîte de Pandore où on peut trouver autant de choses extraordinaires qu'atroces... On pourrait même inventer un mot... Je propose comme néologisme exatrosdinaire... Voilà, mon mot de la fin pour ce billet ça serait :

"La vie est exatrosdinaire"

Après ça, je crois que je vais aller me coucher... J'ai touché le fond !
J'inaugure ce blog après l'avoir créé depuis plusieurs mois (je suis en mode patatoïde en ce qui concerne la bloggisation des esprits), pour rappeler à ceux qui ne le savent pas encore (quelques 6 milliards d'êtres humains, moins une poignée d'hommes avertis) l'existence de l'anthologie de textes espagnols et latinoaméricains, Trafiquants de Cauchemars. Vous trouverez dans cet ouvrage traduit par mes soins, corrigés par Céline Brenne et Lionel Bénard de l'Association Catharsis, mis en maquette par Yohan Vasse du Club Présence d'Esprits... Vous trouverez, donc, des nouvelles pour la plupart parues une première fois en Espagne dans l'anthologie annuelle Fabricantes de Suenos (2004 et 2005, en l'occurence). Fantastiques, étranges, futuristes, dystopiques, elles explorent le dark side of the soul de l'être humain et les travers de notre société. Les maîtres de cérémonie sont :

Alfredo Alamo
Santiago Eximeno
Pablo Dobrinin
Vicente Munoz Puelles
Luis Astolfi
Victor Manuel Anchel
Fabio Ferreras

Je ne vous dirais pas quels sont mes textes préférés :) pour avoir fait une seconde sélection, je dirais que tous m'ont impressionné, pour une raison où une autre, et que j'ai voulu réparer, à mon modeste niveau, cette injustice ou du moins, cet état de fait, qui fait que les genres de l'imaginaire sont en France saturés d'auteurs anglosaxons (je n'ai rien contre nos amis les anglais et américains, notez ! :) au détriment d'autres cultures. Depuis quelques années, de plus en plus d'auteurs de langue espagnole se font connaître de ce côté-ci des Pyrénées. Espérons que cela continuera ainsi !
Au-delà du simple plaisir de la découverte de nouvelles inconnues ici et de la traduction de ces textes de l'espagnol au français, pour faire partager mes découvertes, je dois dire que l'expérience a particulièrement été enrichissante pour moi : être en contact suivi avec des auteurs de langue espagnole, échanger des avis, des points de vue, leur faire découvrir pour certains mes propres textes... Et voir que la langue et la culture sont profondément liés, à des niveaux insoupçonnables, que la langue façonne vraiment, par certains côtés, avec subtilité mais force, notre manière de penser...
Je terminerais ce billet en parlant aussi des illustrateurs qui ont vraiment fait un très bon travail, le plus souvent, d'après "commande", pour suivre les nouvelles, saluons donc de façon exhaustive et en vrac le talent de :

Olivier "the Lord" Hays
Yohan Vasse (magnifique maquette également)
Roland Fuentealba (oui c'est mon frérot !)
Thomas Balard (le redoutable cracheur de fautes d'orthographe, comme il le reconnaît lui-même, de Black Mamba... Il est pas directeur artistique de cette revue pour rien, parce que, s'il sait pas toujours écrire, par contre, chapeau pour ses illustrations !)
Paul Echegoyen (du collectif Kosmic Kactous, qui a fait la belle couverture ci-dessus)
Cyril Rolando (alias sixio, que l'on a déjà trouvé au sommaire de plusieurs Borderline)

Vous pouvez commandez un exemplaire en m'envoyant un petit mail à mandesandre@hotmail.com
(9,11€ pour la France, 11€ pour le reste de l'Europe)
L'anthologie fait 64 pages, format A5 intérieur NB 1ère et 4ème de couv couleur...