Saturday, March 03, 2007

Franc-tireur... ou tire-au-flanc... Un peu des deux, flan-tireur je dirais...

Les exams, tests, oraux, épreuves sont redoutables. Ils nous mettent face à nous-mêmes de la plus désagréable des manières qui soit (pourvu qu'on triche pas bien sûr, je l'ai vu l'autre là au fond, qui m'écoute pas mais qui louche sur sa langue pendante pour lire l'antisèche qu'il a collée dessus... allez un peu de concentration là...).
Vous trouvez dans un grand hall avec 1000 autres candidats, c'est moche... c'est très moche, ma p'tite dame. Du coup, vous vous dîtes... Euh, qu'est-ce que je fous là moi, à 9:00, à plancher sur un sujet dont je n'ai que de vagues impressions de déjà-vu concernant une très hypothétique troisième partie, une poignée d'exemples rabougris et surtout... surtout, pas la moindre idée du moindre commencement de plan ! Les rouages se mettent en marche, le bagage (intellectuel) se pose sur la feuille de brouillon, bonnant malant, à la manière d'une Samsonite boycottée et interdite de territoire, une Samsonite clandestine et sans papier en quelque sorte... Puis vous arrachez à votre matière grise ce qui vous semble être la substantifique moëlle, un jus de cerveau premier cru... ou un jus de chaussette, du pâté pour chat, de l'eau de boudin... C'est selon vos connaissances et l'inspiration du moment.
Dans les cas des concours de l'administration que j'ai pu passer c'est assez déprimant donc, surtout que c'est pas toujours ça les salaires proposés.
Mon truc, ça serait d'être bibliothécaire... Mais ça semble l'Enfer (avec un e majuscule) pour y arriver. Et même avec toutes les bonnes intentions du monde... Ce n'est pas parce que l'Enfer en est pavé (d'intentions) que je suis forcément près d'y arriver...
Pour en revenir au sujet qui nous intéresse, les exams et cette sorte d'introspection qu'ils nous forcent à faire, sur nos propres limites, faiblesses (et j'espère forces, quand même), je viens de passer récemment un test pour une grosse société... et...
la Culture G.
vous connaissez ce truc, qui sert de fourre-tout, que tout le monde est censé avoir mais qui peut en fait vouloir dire tout et n'importe quoi, selon qui en parle... Vous savez ce truc-là, dont par consensus, on s'évertue à placer dans un espace médian, à equidistance de tout le monde... Un machin supposément démocratique donc, égalitaire, masse-de-savoir-forcément-à-portée-de-tout-le-monde !!
Ouaip... Coton tout plein la Culture G. Pour quelqu'un comme moi, qui de façon plus ou moins consciente, plus ou moins artificielle, plus ou moins acharné, s'est mis en tête de cultiver sa différence comme une fleur exotique aux piquants acérés et aux couleurs charmeuses... C'est un guêpier, un piège à loup... En bref une horreur... !!!
J'essaie de m'intéresser, oui M'sieur Dame, mais j'évite d'aller m'agglutiner systématiquement au point médian dès que le consensus créé une oeuvre, un événement historique, une pensée, un courant de mode "majeurs"... Je dis pas que je vais pas jeter un coup d'oeil de temps en temps à ce baromètre du goût-des-autres et que je ne m'approprie pas moi aussi certaines de ces manifestations. Mais je me suis toujours méfié de vox populi et des appels de sirènes, voire des coups de klaxons insistants de la dictature de la norme. A l'époque de la démocratisation fanfaronnante et médiatisée des esprits... Je sens en arrière-goût des relents de nivellements par le bas. Vous voyez, ces machins remplis de paillettes qu'on agite devant nos yeux ébahis, gonflés et crevant d'images, ces bouts de fesse qui se sont mis en tête de péter... euh ! chanter et de vendre des albums sous le patronnage bienveillant d'artistes plus... confirmés... ça me donne un peu envie de vomir. La conformité engendre souvent la médiocrité, et l'iconoclastie aussi, remarquez mais bon...
La loi des 10% contre 90% : rappelez-vous Sturgeon... Allez vous me lire trois de ses nouvelles pour ce soir et vous pourrez aller en paix...
Pour recoudre mon propos un peu décousu, je reviens à ce test avec des questions de culture générale... Il y avait des questions implacables ! Implacables parce que ce sont elles qui m'ont plaqué (genre match de rugby viril) sur la table dès que je les ai parcourues, vissé au fond du siège, les miquettes à fond !!
Simples et sans appel. Et l'image qu'on à de soi dégringole comme un suicidaire qui fait le pari d'aller plus vite que l'ascenseur de la tour Eiffel et qui veut pas s'encombrer d'être serré dans une petite cage branlante. Bah ouais, il est suicidaire et claustro en plus !
Donc une image de soi en chute libre. C'est quoi ces questions, je me dis. On me sort des noms que forcément je connais, des types dont vous voyez la tronche tout les jours dans les journaux ou à la télé, on me demande le nom du prix Nobel de la Paix 2006, du Goncourt 2006... Le genre d'info qui sont passés forcément un moment par une case dans mon cerveau du genre fichier .temp avant d'être avalées par la poubelle car jugées inutiles... aaaargh !
Qu'est-ce qui est le plus important pour moi ? Lire des nouvelles de Santiago Eximeno, de Pablo Dobrinin, de Alfredo Alamo, me replonger dans Horacio Quiroga ? Ou parasiter mon esprit avec des trucs, dont à la rigueur, je me fous...
Pourtant, la logique voudrait que je sache qui est ministre en France aujourd'hui de l'Emploi ou de l'Education... La logique de la survie dans le monde du travail, passez par la case recrutement, merci.
Et en fait, c'est pas vrai, j'm'en fous pas, je cherche à m'intéresser, je le jure, mais je dois avoir un esprit trop freaky, déjà trop déformé par ce dont je me délecte au niveau écriture, lecture, traduction, matage de films et séries, parce qu'à vrai dire, je n'arrive pas à accrocher ce type d'information bien longtemps et à leur trouver une place perenne dans ma tête. Bon, en insistant, si, je dois dire que quelques unes s'accroche. Je savais bien que Luc Ferry était Ministe de l'Education... mais en fait non, l'information est déjà périmée, fallait updater, c'est tellement vieux que ça remonte presque à son parent, Jules.
C'est vous dire.
Peut-être que l'on devrait s'inquiéter de la "médiocrité de nos hommes politiques" comme disait Coluche en reprenant, selon ses dires, VGE. Moi ça m'inquiète plus, ça me désole. Du coup, j'y pense et puis j'oublie.
Voilà la cause finalement de cette incapacité à figer des souvenirs "triviaux", quotidiens et pourtant "hyper" importants, à agripper cet espace médian que d'aucun appelle culture générale. Je préfère un bon déni de réalité pas piqué des hannetons, me faire ma propre culture à moi, et fuck off starlette et paillettes, politicards en mal de mandats, de postes et d'électeurs, basta l'intelligentsia germanopratine et les atermoiements boudinés "d'auteurs" encensés par la critique.
Pas constructif sûrement, mais on se refait pas.
Du coup, je pioche les infos qui m'intéresse par ci par là et je vois ce que je peux en faire dans le cadre de mes textes, mais je ne cherche pas à me formater... Je crois que j'en crêverais tiens...
Ce qui m'amènera à parler de mon iconoclastie rampante, dans un prochain billet.
Tout ça pour dire que c'est bien vicieux les exams. Sorti de là en me disant que j'étais une nullité de l'actualité, j'ai opté pour me rassurer en me disant, bah, en bien ou en mal... Je suis... différent (vous savez, comme dans Forrest Gump : "Votre fils est différent Madame, les autres enfants sous là (montrant la moyenne) et le vôtre, là (montrant sous la moyenne)")

3 comments:

Anonymous said...

Bon faut te dire que je na sais pas si l'effet recherché était fdde me faire marrer mais on je trouve ce que tu as écrut assez drole et en meme temps si profond. Que veux tu la société est ainsi faite on estime que si on ne connait pas les ministres de la France et ben c'est qu'on est pas aware, on n'a pas de culture G. Il s pensent peut etre que le monde tourne autour de ça , mais je dis que ce genre de question est purement éliminatoire, c'est juste pour emmerder le monde, je suis sure que tu sas plus de choses, que tu as plus de references culturelles que tous les directeurs de le boite réunis. Bon que veux tu que je dise , j'ai tellement de choses à faire que je préfère ne pas trop dire ce que je pense.

Anonymous said...

Quelque part, tu as de la chance. J'aimerais parfois que mon cerveau ne soit pas si prompt à capter et retenir la moindre parcelle d'info passant à ma portée et que je juge pourtant d'un intérêt frôlant le zéro absolu.
C'est heureusement de moins en moins vrai mais, l'info galope partout, l'utile comme l'inutile, et elle saute facilement dans mon oeil ou mon oreille.
Satanée bestiole !

Anonymous said...

pourquoi pas:)